Extrait du journal
allait retrouver le Rhin, et y monter la garde à son tour. En présence d’un si grand revirement, n’était-ce pas le cas de redire après Bos suet.; « Quel Etat et quel Etat ! » Du passé n'auraitron pas pu conser ver la majesté et la pompe extérieure t Quand les plénipotentiaires ennemis et alliés signaient le traité qui allait régler le sort du monde, accomplissant le plus grand acte international de l'histoirey il fallait faire effort pour en sentir la graiideur. Des messieurs en redingote défilant jusqu’à une table pour revenir par une autre voie à leurs sièges, les autres causant entre eux, le public mon tant sur les banquettes, et, lorsque la cérémonie fut terminée, chacun partant en automobile, en rangs dispersés.,, voilà tout le cérémonial ! La démocratie exige-t-elle . ce laisser-aller, et n’eût-il pas été. désirable qu’une solennité exceptionnelle soulignât; pour l’imagi nation, l’importance exceptionnelle de l’acte qui s’accomplissait sous nos yeux? Pourquoi faut-il aussi que dans cette page4 de l’histoire de l'humanité on n’ait pas.inserit le nom sacré de Gelui de qüi découlent toute autorité, tout droit et toute justice ? C’est au « nom de la Très Sainte Trinité » que se sont signés jadis les traités les plus solennels, ceux de 1815 comme ceux d’Utrecht et de Westphalie. Les sociétés chrétiennes croyaient que Dieu seul pouvait mettre le sceau aux conventions humaines dans la mesure où elles étaient pénétrées do son esprit. Aujourd’hui, seul M. Wilson a invoqué, en ce moment solennel, la divine Providence. Le traité à peine signé, au moment où, l’œuvre terminée, il allait quitter la France, il a appelé sur notre pays les bénédictions d’en haut en terminant par ces paroles l’adieu qu’il nous a adresser r .« • Je prends la liberté de souhaiter à là France la protection divine ! » Et dans le message qu’il a adressé à l’Amérique, il s’est félicité d'avoir faut reconnaître ,à toutes les nations « la sainteté des croyances religieuses et la liberté des cultes !» Que tous les bons Français fassent écho à ses paroles et, en acclamant la victoire et la paix, ■ qu’ils poussent du fond du cœur le cri séculaire, qui est à la fois un acte de foi et un acte d’espé rance : Dieu protège la France 1 Jean Guiraud....
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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