Extrait du journal
Satisfait d’enrichir le fisc Les journaux suisses rapportent l’aventure qui vient d’arriver au fils aîné de M. Brandt, l’ingénieur suisse qui construisit le tunnel du Simplon, et mourut en 1908, en laissant plusieurs millions. Les autorités fiscales de Zurich l’ont invité à verser au fisc une somme de 2 500 000 fr., parce que son père avait négligé d’indiquer dans son testament, qu’il possédait-en Russie des propriétés dont là valeur est estimée à 15 millions de francs. Le jeune homme ignorait complètement l’existence de ce complément de la fortune* paternelle, et il est satisfait de payer la somme demandée. Il y trouve encore un large bénéfice. Sinistrés réels et sinistrés officiels Les Saumurais, très éprouvés par les crues répétées de la Loire, ont eu à se partager un secours envoyé par l’Etat. Les répartiteurs commencèrent par soigner leurs amis et con naissances. Tel qui avait perdu pour 25 fr. de légumes a reçu la somme de 500 francs. A côté de cela, de braves gens, sous pré texte que leurs enfants allaient à l’école libre, ont été privés de tout secours, malgré toutes les pertes éprouvées. La section de la Croix-Rouge française (Société de secours aux Messes) de la ville de Saumur a essayé de réparer du mieux qu’elle a pu les injustices commises, et, sans s’occuper ni des idées, ni des opinions, elle a secouru les sinistrés qui avaient été oubliés volontairement par les répartiteurs du préfet Un aimable faussaire M. Georges Audigier, ancien député de l’Oise, racontait ces jours-ci un souvenir de jeunesse qu’il serait regrettable de laisser perdre. C’est un amusant trait de mœurs administratives. A cette époque, M. Audigier, chef de ca binet d’un préfet, avait la charge d’examiner les dossiers des innombrables candidats à un bureau de tabac. Encore imbu des préjugés que lui avait donnés son éducation rétro grade, il croyait devoir classer les candidats par ordre de mérite, sans tenir compte des recommandations éectorales. Malheureusement, ies candidats méritants ne passaient jamais, sacrifiés qu’ils étaient aux candidats électoraux. Au contact dçs hommes politiques, M. Audigier commençait à perdre ses scrupules. Or, parmi les postu lantes les plus dignes d’intérêt, il y avait une pauvre veuve qui, manquant totalement de protections, se trouvait en excellente pos ture pour attendre son tour jusqu’à sa mort. M. Georges Audigier résolut de sauver à tout prix la cause de la veuve et glissa su brepticement dans son dossier un petit papier constatant qu’un personnage « des plus influents » s’intéressait à sa détresse
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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