Extrait du journal

Mon Dieu, ma pauvre petite MarieLouise, je n’ai pas cherché à le savoir, mais on m’a affirmé que, l’autre jour, à la Bourse du Travail, vous étiez parmi les plus exci tées. . C’était même, paraît-ih un bien étrange spectacle de vous voir, un Sabré Cœur en celluloïd épiilgté sur votre corsage, accla mer avec frénésie le bel orateur de la Bourse du Travail... vous savez.. ? le bon gros, rouge en couleurs,' qui vous appelait en zozotant : Femmes, mes sœurs en souf france!... » Vous avez applaudi surtout certains pas sages où l’on piétinait particulièrement la religion... votre religion !.. Femmes, mes sœurs opprimées, mes stçurs asservies, je sais ce que la religion et ta société ont fait de vos sentiments, de vos besoins, de vos aspirations, de votre liberté!.. Vous portes le fardeau de cent siècles d’esclavage et d’obscurantisme... La religion vous a appris la servilité, l’hu miliation... La femme consciente, c’est la fin de la religion qui abêtit et pervertit l’humanité... c’est la fin de l’alcoolisme qui détruit la race I » Pauvre Marie-Louise !.. Ces inepties, pourtant si grossières, ont mordu sur vous !.. Vos petites mains leur ont battu un ban... Et quelle nécessité de porter là-bas l'emblème d'amour divin, s’il y a un tel néant de réaction dans votre cœur 1 * D’abord, que venait faire en cette grève la question religieuse..? Vous voulez la semaine anglaise..? C’est entendu !..' Moi qui ne me couche jamais avant. 1 heure du matin,* et en lais sant mon bureau surchargé de travailmoi ' aussi, je "la désire ardemment pour vous, cette semaine anglaise. Vous voulez une indemnité de vie chère.. ? Moi aussi, je la veux pour vous, à chaque fois qu’elle sera possible. Car mon rêve serait -de vous voir bien portante, heureuse et tranquille devant J’avenir. Rappelez-vous, l’an dernier, vous êtes venue me voir à peu près à cette époque. Etait-ce votre poudre de riz ou l’anémie, mais je vous ai trouvée pâlie; fatiguée, et je vous ai offert un mois au bord de, la mer. 1 Je pense donc comme vous sur le terrain professionnel. Ppurquoi voire orateur n’y reste-t-il pa.s..? Pourquoi veut-il absolument mettre ses!...