Extrait du journal
Depuis cent ans, il semble que toutes les lois aient été faites pour nous faire perdre l’habitude de l’association. Le désir de l’association est cependant inné dans le cœur de l’homme; on a be soin d’un appui mutuel. Aussi, a-t-on vu, principalement depuis trente ans, se constituer des ligues, des groupements des sociétés de toute nature. Cet état de choses a fini par triompher des résistances du législateur. On a fait la loi de 1901, qui serait une loi libérale si l’esprit sectaire n’y avait introduit d’odieuses clauses, oppressives de la liberté de consciences et violatrices- du droit de propriété. La loi de 1901, dans sa partie libérale, bien entendu, marque cependant un grand pas. Les catholiques auraient tort de ne pas en profiter. Les événements actuels leur montrent du reste qu’il leur faut de plus eû plus descendre dans l’arèné politique s’ils veulent non seulement s’occuper des grands intérêts du pays, mais simple ment vivre en hommes libres et conser ver le droit de pratiquer leur religion. Nous devons non seulement nous asso cier, mais grouper en fédération toutes les associations, les affilier à un orga nisme central qui les reliera toutes en laissant cependant à chacune son auto nomie et sa force propre. Nous devons couvrir la France de ce vaste réseau qui sera la meilleure sauvegarde de nos libertés. M. Piou a entrepris de réaliser ce plan grandiose, de dresser devant l’oppres sion cette digue préservatrice. Avec le concours des députés libéraux il a jeté les bases de l’Action libérale populaire. Ce nom est tout un programme. En l'intitulant l’Action, ses fondateurs indiquent nettement qu’ils veulent tou jours se tenir sur la brèche, non seule ment garder la défensive, mais prendre une vigoureuse offensive. Ce qui perd la France, c’est sans doute l’audace effrontée des méchants, mais c’est aussi et surtout le manque d’énergie des honnêtes gens. Le mot libéral doit se comprendre dans son sens large : ami, défenseur de la liberté. Il n’en est pas de mieux appro prié dans les circonstances présentes, au moment où nous voyons chacune de nos libertés attaquées et détruites les unes après les autres. Enfin, l’Action libérale, titre queportait le groupe de nos députes à la Chambre, est devenue l’Action libérale populaire pour bien marquer l’étendue que doit avoir cette association. Nous sommes sous le gouvernement du peuple : c’est au peuple que nous de vons nous adresser; c’est à.la masse élec torale que nous devons faire appel pour la rendre juge des iniquités commises en son nom. Les catholiques seuls savent véritable ment aller au peuple; c’est le Christ qui a donné au monde la loi d’amour, c’est Lui qui nous a ordonné d’aimer notre prochain en allant à lui avec le véritable. désir de lui faire du bien. Et le peuple finira par voir quels sont ses vrais amis_ Qui que nous soyons, envoyons donc notre adhésion au Comité de l’Action libérale populaire. Si nous faisons partie d’un groupement quelconque, étudions les moyens de le relier au centre auquel il apportera sa part de concours, mais dont il recevra aussi la force et l’appui. Il faut que, sans tarder, toute l’armée des honnêtes gens soit mobilisée, que chacun ait son poste de combat, afin que non seulement les catholiques et les libé raux soient prêts pour toutes les élec tions municipales, cantonales ou législa tives, mais que, par tous les moyens...
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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