Extrait du journal

En s’adressant à M. Briand dont la fatale politique de concessions et de •faiblesses est pour beaucoup dans les difficultés extérieures actuelles de notre pays, M. -P.-A. Brangier, sénateur, lui disait en terminant son interpellation : « Parlez français ! » Ce sont enfin des paroles françaises que M. le président Poincaré vient de faire entendre à Londres et il est bien regrettable que nos dirigeants n’aient pas eu plus tôt celte attitude énergique. Biaiser n’a jamais été un procédé pour résoudre les problèmes. Je rappelais l’autre jour ici même ce mot du Maréchal Bugeaud : « Ce sont les demi-moyens qui ruinent ». 11 trouve encore son application aujourd’hui. Plus les difficultés sont grandes, mieux V faut les regarder bien en face ; c’est lu seule manière d’en sortir. Aux ccheveaux embrouillés d’une mauvaise entente qui, depuis long temps, n’a plus rien de cordial que le nom, je préfère beaucoup pour ma part des relations de bon voisinage normales dans lesquelles chacun conserve sa li berté d’action : A diversité d’intérêts il faut diversité de procédés. Ce n’est pas avec le régime des con cessions qu’on obtiendra quelque chose des Allemands ; avec eux il n’y qu’une méthode : la manière forte. C’est seulement ainsi que nous évi terons la guerre, ou tout au moins que nous la retarderons. En appliquant ces principes, ce n’est pas le surnom de Poincaré-la-guerre que mérite le président du Conseil, n’en déplaise aux radicaux et à leurs com plices, mais celui de Poincaré-la-paix. Nous avons fait à Versailles un traité sans gages réels suffisants et

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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