Extrait du journal

la rue présente aux yeux et aux mains les joyaux, les vêtements, les chaus sures, les étoffes, les comestibles, les vins, les liqueurs. La troisième phase, c’est la « visite » des intérieurs, c’est le pillage des appartements, et c’est déjà, çà et là, le massacre de tel ou tel occu pant qui tente de résister. L’audace et la férocité croissent, quatrième, phase, à mesure que la croyance à l’impunité «e consolide; entre temps, les incendies se multiplient, un peu par tradition psy chologique révolutionnaire, un peu his toire de rire. Ils se multiplient surtout à la cin quième phase, celle de la répression qui commence et de la fête qui finit. Alors, c’est la rage qui opère et c’est aussi la peur des suites : l’incendie prend tout à son compte; tout a brûlé ! Enfin, on n’est pas sans disposer de quelques explosifs et toute la ville est sur galeries souterraines... Voilà ce que signifie la maîtrise de l’émeute. Dire qu’on l’a vaincue quand elle se fatigue n’est pas exprimer la vérité, car le mal fait est immense et irréparable : on l’a vaincue quand on en use avec elle de manière à lui ôter le goût d’essayer. Or, il est manifeste que depuis des années Paris opère avec une mollesse qui l’excite à essayer et elle essaye. Ainsi s’exprimait cet observateur et praticien; il ajoutait : Le moyen de décourage les « essais « qui mènent droit à la catastrophe est extrêmement simple^ il faut terroriser les terroristes par la proclamation de la loi martiale. Tout attentat dirigé contre les voies ferrées (le métro, par exemple), les con duites d’électricité, eau, gaz, les télé graphes et téléphones, les dépôts de ma tières explosives ou inflammables, dès qu’il est irrécusablement constaté, est puni de mort Pareillement, toute des truction de la propriété privée et tout acte de déprédation représentant une •valeur de... tant. Le jugement est rendu... mettons dans les vingt-quatre heures. Il est sans appel, ne prononce que l’acquit tement ou la condamnation. L’exécution a lieu dans les... un nombre d’heures fixé. Le droit de grâce est admis, mais sans que l’attente de la décision retarde, l’exécution. > . Dans les huit ou dix années qui ont précédé la guerre, la loi martiale a été proclamée, sauf erreur, trois fois en divers lieux de la monarchie : savezvous combien d’individus ont été passés par les armes ? Zéro, pas un seul ! L’effet était magique : terreur des terroristes qui devenaient sages comme des images et s’en trouvaient bien. Le pays aussi. Les agents pareillement Bonne affaire pour tout le monde. Bon exemple pour qui saura s’en inspirer. Achille Plista....