Extrait du journal

Qui ne connaît cette musique un peu bizarre, venue d’Amérique, que nous de vons à Souza et à son orchestre ? Entendre une marche de ce compositeur endiablé c'est,’ par association d’idées et de sensations, revoir l’Exposition dé 1900 dans l'éclair d’un souvenir, avec son animation extravagante, son développement démesuré, son caibotmisme inquiétant. , Souza eet, en Angleterre, avec son or chestre qui fait des bruits tout particuliers en frottant des feuilles de papier démon l'une contre l’autre, tapant sur un jeu de clochettes et maniant les castagnettes avec un entrain d’Espagnol. Que penserait de cela Théophile Gauthier, qui appelait déjà la musique le plus désa gréable des bruits ? Agences de mendicité Sait-on d’où viennent tous ces mendiants, qui encombrent les rues de Paris, pour suivent Les piétons de leurs supplications lamentables et se précipitent à la portière des voitures, le jour du premier de l’an ? Ils'viennent des plus lointains pays, si l’on en croit un homme bien placé pour le savoir, M. Vallet, chef de la brigade mobile : « Ils viennent de la Bretagne et de l’Es pagne, par trains entiers, et je suis préci sément en train d’établir les conditions toutes spéciales dans lesquelles ils sont recrutés par de véritables entrepreneurs de >la mendicité. » Il faut croire que les bénéfices réalisés sont considérables, car étant donné les frais de transport d’une part et l’entretien, si minime soit-il des intéressés, il doit encore rester à ceux-ci de quoi retourner dans leur pays avec un petit magot, après cependant que leur imprésario a lui-mème prélevé sa commission et le remboursement de ses frais. » Il serait urgent, ajoute judicieusement M. Vallet, que des dispositions sérieuses soient prises pour empêcher ce honte-ux trafic de l’enfance et l’exploitation de la charité publique, au détriment des véri tables pauvres qui eux, précisément, s'abs tiennent bien d’étaler Unir misère les jours de fête. >>...