Extrait du journal
Messieurs, Répandre les principes de la foi el de la doctrine chrétienne, relever la famille en lui restitnant la loi du Christ, arracher l’école à un anticlé ricalisme désuet, apprendre à sanc tifier le travail et le repos, mettre {dus de justice et de charité dans es rapports sociaux, donner à tous une conception plus chrétienne du travail, des droits et des obligations des travailleurs à tous les degrés de l’échelle sociale, apaiser, pacifier les antagonismes, que les fausses théo ries seules ont parfois rendus si aigus chez nous, conserver toujours le souci des humbles, de leurs peines et de leurs misères, pour les servir et les soulager, monter la garde autour de l’Eglise, préserver nos autels des atteintes de toute poli tique sectaire, être toujours et par tout les plus attentifs aux exigences du bien commun, les plus vigilants à le servir, ne pas oublier que l’Etat est seul gérant de ce bien commun, et que, dans nos sociétés modernes, sa tache est lourde... Bref, travailler par tous les moyens légitimes à la restauration d’un ordre social chrétien, à faire renaître par l’union de tous les catholiques, en dehors et au-dessus des passions politiques, notre patrie dans la paix du Christ, tel est notre programme, le programme même de l’action catholique, que nous avons reçu de Rome. Il n’en est pas de plus ambitieux, tellement que, dans la Société, rien ne lui est etranger et que nous pou vons dire, gardant aux mots leur vrai sens : Tout ce qui est social est nôtre. Je dis programme, je vous rappelle la route à suivre et le but à' at teindre. Mais; vo.us n’ignorez pas que, sur le terrain des réalisations, nous ne pouvons pas, raisonnable ment, espérer brûler les étapes. Nous laisserons du travail à nos fils, n'en doutez pas, nous le leur préparons. Mais, nous leur transmettrons in tactes, avec le chemin déjà parcouru, nos ambitions intégrales que je vous résume d’un mot : La France, qui a été chrétienne entièrement, peut et doit, progressivement, le redevenir, si nous voulons. La situation présente n’est pas définitive. Ici, je vous confie un de mes su jets d’étonnement. Noos entendons périodiquement quelques observa teurs nous inviter à la prudence en nous proposant l’argumentation sui vante : < La Fédération nationale catholique a fait son plein, elle a groupé toutes les forces catholiques disponibles, masse importante, sans doute, mais qui n’est qu’une mino rité. Il convient donc qu'elle tienne compte des autres minorités et com pose avec elles. » J’avoue ma surprise. Sans doute, le maintien de la concorde et le souci du bien commun exigent de nombreux ménagements pour éviter de plus grands maux. Mais si notre action catholique est bien une col laboration à l’apostolat hiérar chique, j’aimerais qu’on nous dise pourquoi nous devons accepter la situation présente comme définitive et qui nous interdit de vouloir que notre Fédération, qui rassemble à peu près le tiers des hommes de France, s’efforce de développer j’importance de scs effectifs, après, avoir gagné à sa cause les hommes qui ne la connaissent pas ou ne l’ont pas encore adoptée jusqu’à ce jour. Je demande qu’on nous explique ce qui nous ôte le droit d’espérer que, Dieu aidant, nous ne cesserons de nous accroître, surtout à une heure, où les mortels effets produits par l’oubli de toute morale religieuse préoccupent les milieux jusque-là profondément indifférents ou hos tiles à la presse catholique. Messieurs, nous ne limitons pas si timidement nos desseins, nous, dis ciples, indignes sans doute, mais disciples de Celui qui dit un jour aux douze apôtres : < Allez conqué rir le monde 1 » Il ne s’agit que de reconquérir à la foi de ses pères la nation fran çaise, demeurée chrétienne dans son fond, même lorsqu’elle parait oublieuse. N’en doutez pas, Mes sieurs, l’acte que nons avons accom pli ce matin n’a pas d’autre sens. C’est la France que nous voulons rechristianiser tout entière, non pour nous, certes, mais pour Dieu, qui courbe les esprits superbes et ranime les cœurs attiédis, quand il veut et comme il veut, sans souci de nos petits calculs humains, mais en exigeant comme rançon nos très pénibles et faibles efforts. Les étapes nécessaires. Mais, j’entends ailleurs un autre son de cloche. La cloche d’alarme des impatients qui veulent tout avoir sans delai. Si nous organisons les as surances sociales, ils pensent quenous abandonnons l’école. Si nous défendons les religieux, ils nous rap pellent les besoins de la famille. Simplement, nous pensons qu’à chaque jour suffit sa peine. La tâche accomplie depuis quatre ans et demi nous est un gage d’avenir. D’emblée, nous avons, je crois, puissamment contribué à arrêter et a rendre im possible une ère nouvelle de très grave persécution. Nous nous sommes organisés peu à peu, nous avons rétabli dans le pays entier une présence catholique agissante,...
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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