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La Croix, 5 mars 1889

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La Croix
5 mars 1889


Extrait du journal

La Ligue, cette confrérie de tapageurs, qui naguère arrachait les drapeaux aile mands le 14 juillet et protestait hier contre nos marins, vient de fonder le Clairon, organe spécial des cris de paon contre lè crochetage de ses bureaux, r La Ligue des patriotes étant si brave, nous lui demanderons humblement où était son patriotisme quand le même Constans crochetait non des tiroirs vides, mais des couvents sur tout le territoire pour en chasser Notre-Seigneur, les religieux et leurs œuvres? Certes, cet acte odieux a autrement, compromis la patrie que des vexations contre des patriotes de gymnase; et les chevaliers, qui ne voulaient pas l’abaisse-, ment de la patrie, eussent travaillé beau coup plus utilement alors aux victoires de l’avenir, en se faisant arrêter quand on enfonçait des portes sacrées. , * » * Mais ces patriotes ardents auront jugé qu’il ne s’agissait que de Dieu et de Son Eglise, et, pendant que nous encadrions notre feuille en noir, ils ont été parader et chanter; il ne nous déplaît pas que le même Gonstans vienne leur démontrer que ceux qui crochètent les églises arriveront toujours tôt ou tard aux coffres-forts de ceux qui les laissent faire.’ Le Moine. P. S. Nous avions écrit ces courtes lignes quand nous avons lu un article complet publié au Matin par M. Cornély sur un thème analogue et nous en extrayons un passage : Puisque c’est comme congrégation boulangiste qu'ils ont été dissous, les patriotes se vengeront en étant plus boulangistes que jamais. Lorsqu’ils auront réussi, nous espérons bien qu'au sein de leur triomphe ils se souviendront de leurs compagnons d’infortune. Et lorsque Déroulède sera rentré vainqueur en possession de son coffre-fort réparé, il ne pourra pas nous refuser de mettre les religieux en pos session de leurs cellules saccagées. Ce ne sera pas uni des côtés les moins Intéres sants du programme de pacification nationale qu’a adopté le général Boulanger....

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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