Extrait du journal

à refuser de payer sa part de frais pour les avantages, que l’action de la France lui a obtenus an Maroc, l’Allemagne nous chicane sur les limites de son nou veau domaine au Congo. Equivoque là comme partout. Men songe et fourberie. On ne traite pas de bon cœur, et on n’applique pas de bonne foi des traités faite en marge de la diplomatie régulière par des financiers et des hommes d’affaires. Les nations restent ennemies, et leurs chefs n’ont d’autre souci que de leur éviter jusqu'à la dernière extrémité de trop graves ris ques. Des flibustiers de coulisse ou d’avides entrepreneurs de misères pu bliques exploitent le mensonge de « la paix à tout prix », et édifient, des for tunes sur la romance de la fraternité des peuples. Et quand les couplets rococos en ont été braillés à satiété par les gogos qui les ont recueillis au pied de î’estraüde parlementaire ; quand les hommes de proie qui sont au gouvernement ont achevé le mauvais coup avec leurs com plices de haute et basse Banque, la lu mière se fait, et un Times constate que, la paix faite, la guerre menace plus que jamais et qu’il n’y a rien à espérer de durable dans la prétendue amitié des nations réconciliées ! *. C’est ce que cet organe sérieux et bien informé écrivait il y a deux jours, en pensant à la fois aux relations de l’Al lemagne et de la France et aussi à celles de ^Angleterre et de l’Allemagne. On parle tous les jours de la faillite nouvelle ; à celle de l’art, de la science, de la 'vertu, etc., ajoutons-en une qui est certaine, c’est celle de la bonne foi entre les nations. Des pessimistes diront qu’elle, n’a jamais fleuri, et que dans les marchés, diplomatiques, comme dans tous les marchés, il y a toujours une partie, qui roule, l’autre. Pardon : il y* a eu un temps’où la France faisait la loi ou donnait le ton en cette matière comme en bien d’autres, et savait obliger à la loyauté ceux de ses adversaires qui n’en avaient pas naturellement. Aujourd’hui, elle cède à la menace et à l’intimidation, même quand elle est dans son bon droit. Et pourtant elle a des alliés et des amis ! Nous émettons le vœu qu’en 1912 elle sache se servir des uns et des autres pour ramener ses adversaires — qui sont aussi ceux de ses partenaires — au sentiment des.situations nettes; et con vier l’Europe à sortir des équivoques, dangereuses pour tous, où se complai sent actuellement les grandes puis sances. J-J. C....