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La Croix, 6 novembre 1891

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La Croix
6 novembre 1891


Extrait du journal

LA BOURSE Les grands intérêts matériels des peuples ite se décident plus sur le champ de bataille les armes à la main : c’est aux. Bourses de Paris, de Londres ou de Berlin qu'il faut regarder pour savoir si les empires auront du crédit; par suite, de l’argent et en fin de compte, le nerf de la guerre. Une poignée de banquiers, de coulissiers et d’aigre-fîns suffisent pour régler le compte, sans aucun égard pour la politique des cabinets. Nous • assistons en ce moment à une étonnante entreprise de ce genre. Tout le monde sait le succès de l’emprunt russe. Les capitaux français ont répondu avec un entrain patriotique à l’appel de nos alliés en espérance. Est-ce un tort au point de vue financier? Nous ne savons: La Croix n’a jamais d'opinion en pareille matière; nous constatons simplement le fait. Or, que se produit-il? Aujourd'hui, les titres de l’emprunt doivent quitter peu à peu les portefeuilles des gros souscripteurs, des maisons de crédit, pour se caser entre les mains des petits rentiers afin de se classer. L’opération se fait sans perte, si les cours restent les mêmes; autrement, les premiers souscripteurs sont écrasés. * ' # * Tel est le moment psychologique choisi par un syndicat de banquiers juifs alle mands pour imposer une baisse forcée sur les fonds russes d'abord, et sur toutes les autres valeurs par continuation. La baisse ne s’est pas fait attendre, et le syndicat, soutenu par la maison Rotschild, est arrivé à ses fins, sens aucun événement propre à expliquer un amoindrissement dans le crédit de l'Empire ; les fonds russes ont baissé dans une énorme mesure. C’est la réponse d’Israël au bon coup de balai donné par le tzar à la jni e.’ie russe. c’est la réponse de l’Allemagne enjuivée, aux acclamations de Cronstadt. * * » En revanche, les banquiers de la triple alliance poussent à la reprise des fonds italiens. Chacun sait que, financièrement, l’Italie sera morte avant deux ans, mais peu im porte 1 les gens simples payeront l’opéiationl * ♦ # Voilà qui est bien étrange ; un grand pays insulté chez lui, par les agents de ses ennemis; une partie de la presse sub ventionnée par leurs bailleurs de fonds et l'effet de sa politique détruit dans sa propre capitale. Mais ce temple de Plutus, cette Bourse égoïste, cupide, sans entrailles, connaîtelle une patrie ? C’est une vaste maison de jeu et rien de plus. Il faudra bien que la police finisse par y mettre ordre. * • Que les échanges sérieux s’y fassent librement, que les ventes et les achats de titres s’opèrent entre véritables vendeurs et,véritables acheteurs, rien de mieux. , v Mais la vente à terme de valeurs innom brables que l’on n’a pas et que l’on n’aura jamais, afin de profiter d’une différence de cours ; mais ces baisses que l’on produit par lotis les moyens, le mensonge, la coa lition, la corruption et d’autres plus cri minels encore,afind'amener les différences de cours! On proclame tout cela utile au point de vue du marché qui ne pourrait vivre sans un pareil excitant. Utile pour les escrocs. Oui I Veut-on savoir l’utilité de la Bourse et de ses opérations pour les fortunes privées? le voici en deux mots :...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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