Extrait du journal

Plusieurs de ces missionnaires, généraux improvisés, ne repoussèrent l'ennemi que par une intervention presque miraculeuse. A Trakleu, les rebelles ont braqué des canons à quelques mètres A. peine de l'église; ils ne parviennent pas à l'atteindee. De la résidence où ils se sont retranchés, les chrétieus les entendent crier a Merveille quelle est donc la dame qui se tient sur le faîte du toit de l'église? Nous tirons toujours, mais de travers. » Plus tard, d'autres païens racontaient « Dans cette guerre, nous ne pouvons lutter, car, dès qu'on engage l'action, une Iroupe d'enfants, vêtus en blanc, court au devant de nous et nous met en fuite. » Mgr Puginier, dans des lettres émouvantes par leur simplicité, raconte ces scènes sanglantes où les chrétiens tonkinois et annamites rivalisèrent d'héroïsme avec les martyrs des premiers siècles. La France frémit d'indignation en apprenant les horribles exécutions qui s'étaient accomplies à j quelques kilomètres de ms postes. « Le nombre des chrétiens du Than-IIoa ruinés j par les derniers malheurs et dispersés eu diverses paroisses, écrivait, le 4 juin 1886, Mgr Puginier, dépasse 3000. Ils seront longtemps dans la misère, 1 car il ne leur sera pas possible de reutrer dans leurs villages pour récolter le riz qui est mûr. f,cs lettrés et les païens le moissonnent, et par j là, ils bénéficieront une fois de plus de leur crime, tandis que les chrétiens seront ensuite obligés de supporter le tribut. J'ai vu la même chose en 1884, et malgré dos demandes et des protestations cinq fois réitérées, je n'ai pu obtenir (|iie les chrétiens pillés et ruinés fussent dispensés de livrer l'impôt des champs que leurs persécuteurs avaient moissonnés. »...