Extrait du journal

CONTRE li MINISTÈRE Le premier tour de scrutin s’est fait contre le ministère. Tous nos efforts doivent tendre plus que jamais à ce que le second tour soit la condamnation définitive de sa politique sectaire et anti française. La journée de dimanche nous donnera cette satisfaction. En laissant de côté les circonscriptions nouvelles et le6 élections de la Réunion qui sont retardées, nous constatons que les 168 ballottés se divisent en 117 minis tériels et 51 antiministériels. Nous sommes donc a priori sûrs de gagner un certain nombre de sièges. Dans un grand nombre de circonscrip tions où le candidat antiministériel arrive en bonne posture, le devoir de celui-ci est simple :il doit continuer la lutte sans défaillance, et faire triompher le drapeau aux trois couleurs contre les partisans du drapeau rouge et les apôtres des Loges. Même dans les circonscriptions où la lutte se poursuit entre ministériels, nos amis et tous les électeurs libéraux ont un devoir à remplir. Ils y sont en effet les arbitres de la situation, et ils doivent exiger de l’un dos deux concurrents, comme prix de l’appoint des voix dont il a besoin, la promesse sérieusement faite de renverser dès la rentrée le ministère Waldeck-Rousseau. Ce sera déjà de la bonne besogne. A maintes reprises nous avons signalé les vols de bulletins et les fraudes qui se sont commises au scrutin du 27 avril. Nous devrons redoubler de vigilance le jour du ballottage. La surveillance sera plus facile, car il est dès maintenant pos sible de voir par les résultats les com munes où ces fraudes se sont produites. Avec une rare impudence, M. Waldeck-Rousseau menace les curés de ses foudres et se plaint de l’ingérence clé ricale. M. Waldeck-Rousseau oublie que ses amis, les ministériels, sont souvent les plus empressés à solliciter l’appui des curés dans leur circonscription, et nous avons cité ce fait, qui nous eût semblé impossible tant il dénote de cynisme, d’un ministériel, très cher au cœur du président du Conseil, envoyant à tous les curés de sa circonscription, en pleine période électorale, de l’argent pour dire des messes pour l’âme de son père. Heureusement, les curés de France ont trop de bon sens pour se laisser prendre à de ridicules menaces et â des pièges aussi grossiers. Tout cela nous montre cependant que nos adversaires ne reculeront devant aucune manœuvre, et comme nous ne pouvons, de notre côté, employer des moyens malhonnêtes, nous devons plus que jamais demander à Dieu de féconder nos efforts et de déjouer les ruses et les perfidies des ennemis de la religion. Il ne suffit pas de prier en ce moment; nous devons dès maintenant et, après le 11 mai, nous devrons encore davantage témoigner à Dieu notre reconnaissance. . Le devoir de la reconnaissance est un de ceux qu’on est beaucoup trop disposé à oublier. • Sous l’empire de la crainte ou du désir de réussir, on prie avec ferveur, et le len demain du succès on ne pense plus à Celui qui en est le premier auteur. Prenons donc dès maintenant la réso lution de ne pas oublier ce devoir de l’ac tion de grâces. Gomme le principal enjeu de ces élec...