Extrait du journal

Pour qui ne lirait que le rapport du mi nistre de la Marine à M. le président de la République, en date du 5 novembre 1901) et la circulaire du même ministre, en date du 11 janvier 1901, M. de Lanessan prendrait grand souci de la liberté de conscience, et ne tendrait qu’à « assurer à tous les hommes de la flotte l’exercice du culte de leur choix». , Mais quand on jette les yeux sur le décret publié à l’Officiel d’aujourd’hui,6 novembre, et sur l’arrêté pris par le ministre de la Marine, le 5 novembre 1901, on s’étonne d’abord que le respect de la liberté de con science exige un aussi grand nombre de sup pressions d’articles au décret du 20 mai 1885 sur le service à bord, et à l'arrêté ministé riel du 24 juin 1886 sur le service intérieur à bord des bâtiments de la flotte. Autrefois, on méprisait donc bien la liberté de conscience, pour que son respect exige tant d’annulations de mesures anciennes! J’ai donc eu là euriosité de rechercher quels étaient les articles supprimés; je me suis procuré, à cet effet, le décret du 20 mai 1885, et l’arrêté du 24 juin 1886, et de la lec ture de ces deux documents, il est résulté, avec une lumineuse clarté : 1» Que le rapport et la circulaire de M. de Lanessan sont le comble de la duplicité. 2» Qu’en réalité, la prière, la messe, l'en seignement religieux, et plus généralement le respect dû à la religion, sont supprimés à bord, non pas par un libéral, préoccupé d’assurer aux marins la liberté de cons cience, mais par le pire des sectaires. ' 3* Que le pire ûes sectaires qui n’a pas craint de supprimer la liberté de conscience est doublé du pire des hypocrites qui s’est bien gardé de dire la nature des mesures odieuses qu’il ne reculait pas à prendre....