Extrait du journal

leurs faits et gestes et leur Presse. La France a la prétention, toutefois, d’être pacifique de fait autant que de dire : elle vient de le prouver jusqu’à l’évidence par son attitude dans le conflit anglo-turc. Le désarmement moral du monde, pré cédant et provoquant le désarmement ma teriel : voilà le but que poursuit, avec une persévérance digne d’un meilleur sort, la Société des Nations. Je ne veux pas jouer un sceptique et prophétiser quelle n’aboutira pas à grand chose. C’est cependant ma crainte qu’aucun raisonne ment ne parvient à dissiper. Et ma crainte de voir les hommes se combattre jusqu'à la fin des temps se jus tifie : la guerre est née de l’égoïsme, de l’envie, et, somme toute, (le l’ensemble de nos mauvais instincts ; or, je ne sache pas que, le jour où la Société des Nations a été fondée, les hommes soient devenus meil leurs. El comme les mêmes causes produi sent toujours les mêities effets, il n’y a pas de raison apparente pour (pie les belli queux deviennent demain des pacifiques. A moins que... A moins que les peuples ne consentent à soumettre leur existence à la loi divine comme le doivent faire — et comme ne le font pas assez les individus. Mais nous ne semblons pas en être là. Les nations représentées à Genève, qu’elles l’avouent ou qu’elles le nient, ont d’insatiables ap pétits. Comment ne chercheraient-elles pas à les satisfaire ? Une seule puissance y serait venue sans autre ambition que de voir la paix, qui est la loi de Dieu, régner sur la terre : c’est la Papauté. Par elle, Dieu eut indiqué aux bergers qui conduisent les peuples, les faciles et larges routes bordées d’oliviers symboli ques, ut iiAn les chemins malaisés que hé rissent de hargneuses baïonnettes. Mais ail Parlement du Monde, officiel lement, on ignore Dieu. En tout cas — et c’est plus qu’une faute : c’est une sottise — on a « oublié » d’inviter le Pape. Et vraiment l’on ne voit pas ce que peut être une Société des Nations à la quelle ne pré side point le seul être au monde qualifié pour ce faire parce (pie « son royaume n’est pas de ce monde », parce que, parmi les égoïsmes nationaux, il est la seule Puissance désintéressée. Mais on dirait qu’on a peur de sa faiblesse... ou de sa force contre laquelle sc brisent les armes les mieux trempées. V. Chapelle....