Extrait du journal

au lieu de rester vaguement quelque chose... La joie de s’appuyer sur une religion, base de toute force. , ■ ’ -, La joie de trouver en son église un second foyer, et, dans la vie paroissiale, une seconde vie qui empêche de mourir. Ular c’est à la Vie que je t’appelle. . Manger, boire, dormir, travailler, cela n’est pas la vie. Niais croire !.. mais aimer jusqu’à la communion !i alors, là, on boit la vie... on la boit avec surabondance. «f C'est pourquoi le chrétien ne meurt pas, même quand son pauvre corps dé faille en sa misère charnelle. Pour lui, ni surprise ni désespoir... Il continue, en évoluant... Vita mutatur, tion iollitur. Il va vers les êtres et les choses qui furent transplantés dans la patrie défi nitive ; et s'il quitte quelques jours ceux qu’il aime ici-bas, ce n’est que corporel lement, et pour retrouver là-bas, dans la lumière, toute la procession des autres. Ijes bras de ceux qui le pleurent le re mettent aux bras de ceux qui l’atten dent... Le passé, pour lui, devient, l’avenir. La vie s’enlace à la vie... # O bonheur de croire !. Bonheur de se dire qu’ici-bas tout a un sens, une destination conditionnée par l’immense Amour. Bonheur si grand qu’on regarde les autres, ceux qui ne croient pas, avec un sentiment de commisération : « Est-ce possible !.. Etre privé de ses yeux de chair, quel affreux malheur !.. mais ne pas apercevoir avec ses yeux d’âme Celui qui est la lumière même... Celui qui est toute lumière !.. » Quelle dignité aussi ! Je sais le but ! Je ne suis pas le bœuf humain qui marehe en ruminant, les yeux vagues, vers un horizon de brumes. Je sais qu’il est là... et qu’il est l’Amour... et que je puis, et que je dois, m’unir à Lui. O chrétien, . redresse-toi... et prends conscience de ta dignité... Et je conclus : Homme, mon ami, mon frère, ne ré siste pas davantage... Mets ce bonheur dans ta vie, et cette dignité. Brise l’ankylose. Va trouver un prêtre. Et, après tu passeras La main sur ton front en^ disant f « ^Pourquoi^ ai-je attendu silougtemps.. ? » . Pierre l’Ermite....