Extrait du journal
L’une des premières questions qui se présentera au Parlement sera celle du budget. Depuis vingt-cinq ans; les dépenses annuelles et, par conséquent, les impôts se sont accrus de plus d’un milliard. Depuis unedizaine d’années, les impôts n’arrivent plus à équilibrer les dépenses sans cesse grandissantes et le ministère Waldeck-Rousseau, en quittant le pou voir, gratifia son successeur d’une note à payer de plusieurs centaines de millions. Ce successeur était malheureusement loin de pouvoir recueillir un héritage aussi lourd et l’auuée 1902 se clôturera avec un nouveau déficit de trois cents millions. D’autre part, le contribuable, pressuré d’impôts, commence à se révolter contre les exactions, et M. Rouvier est à bout d’expédients. Nous voyons de plus en plus apparaître, se dessinant comme une terrible menace, le spectre de la ban queroute. D’où vient donc cette situation des plus effrayantes? Elle tient à plusieurs causes intime ment liées entre elles et que nous allons examiner rapidement. Il y a d’abord, à tous les degrés, une gestion déplorable des deniers publics. La plupart de ceux qui détiennent un lambeau du pouvoir s’en servent pour caser les frères et amis, se laissent gui der par des intérêts particuliers et font ainsi des dépenses inutiles. Nos gouver nants ressemblent à ces jeunes sots, affligés d’une grosse fortune, qui, en quelques années, la dilapident en futilités et qu’on ne peut mettre à la raison qu’en leur imposant un conseil judiciaire. La fortune de la France est gérée par un prodigue. Nos ministres sont grandement aidés dans cette triste besogne par le méca nisme électoral et par l’initiative parle mentaire en matière de crédits : le scru tin d’arrondissement nous donne des élus soumis A tous les caprices des élec teurs, et l’initiative parlementaire permet à ces derniers de les satisfaire, quelque exorbitante qu’ils soient. C’est l’écrasement des intérêts géné raux de la nation par les intérêts parti culiers des circonscriptions électorales et, plus souventencore, par le seul intérêt de tel ou tel électeur influent. Ceux qui ont la moindre clairvoyance politique ont remarqué depuis longtemps ce chancre qui nous ronge; on pourra proposer des mesures pour limiter cette initiative parlementaire qui contribue largement A notre ruine; mais c’est un , courant irrésistible dont on ne se rendra maître qu’en commençant par substituer au scrutin d’arrondissement la représen tation proportionnelle dans le scrutin de liste. Les vices que nous signalons ne sont pourtant que les effets d’une cause que nous voudrions mettre en lumière. Cette cause, c’est la haine religieuse inspirée par la Franc-Maçonnerie dont nos gou vernants sont de plus en plus les dociles serviteurs, haine qui les aveugle au point de leur faire sacrifier les intérêts sacrés de la France A la satisfaction de leurs passions sectaires. La prospérité de notre commerce ou de notre industrie, les intérêts de notre agriculture, la défense du pays, notre expansion au dehors, tout cela passe au dernier plan. On ne s’en préoccupera què quand il ne restera plus un catholique à persécuter, c’estrà-dire jamais. Les hommes au pouvoir n’ont qu'un objectif : détruire la religion catholique, chasser nos religieux et nos religieuses, enlever de l’âme des enfants la croyance en Dieu....
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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