Extrait du journal
Autant nos contemporains ont la triste dévotion de nous faire vivre uniquement avec les damnés, et de nous plonger dans le rationalisme jusqu’à par-dessus les yeux, autant l’Eglise s’efforce de nous mettre en communication avec les élus. Cette lutte pour substituer les damnés aux élus et le ciel à l’enfer est fort ardente. D’un côté, selon la donnée catholique, un personnage des élus- préside chaque jour à l’office, on y lit sa vie dans les leçons, on célèbre le Saint-Sacrifice en son honneur; d’autres bienheureux, fêtés au même jour, sont seulement proclamés au martyrologe, et l’on fait sans cesse mé moire dans les prières de ceux qui sont aux fondements de l’Eglise. Les. litanies des saints sont la prière suprême dans toutes les grandes circons tances et à la mort. Les reliquesontuneplacedans la liturgie, elles sont indispensables pour célébrer la Sainte Messe. * * * Nous vivons des saints et avec eux. Nos temples ont pour patron un saint, et dans le temple, tout autel a les siens; les murs racontent leur vie. Nos maisons d’hospitalité, de charité, d’enseignement, empruntent leur nom à un patron ; chaque groupement, chaque cité, chaque pays a ses protecteurs attitrés ; autrefois, les nou velles îles, les jeunes villes s’appelaient comme un saint; car on n’a jamais rien fondé dans l’Eglise sans mettre un habitant du ciel de la partie, et c’est par ce bienheu reux qu’on désigne une Société de SaintVincent de Paul, une Association de SaintFrançois de Sales. Quelque nom qu’on impose aux familles religieuses, elles finissent par demander à un saint Benoît, à un saint Dominique, à un saint Fran çois, etc., leur nom définitif. Bien plus, tout chrétien, à l’instant où il reçoit le caractère ineffaçable du baptême, reçoit aussi un ou plusieurs saints pour compagnons et conducteurs de sa vie, et l’un d’eux lui prête son nom. Encore une fois, nous vivons des saints et avec eux. Autrefois, outre les croix, nos places publiques, nos façades étaient peuplées d’ambassadeurs du ciel, les vrais grands hommes; nos pères préféraient pour les rue3 les noms de ces héros pacifiques et éternels à ceux des batailleurs; aussi, les écriteaux des voies, publiques changeaient rarement....
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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