Extrait du journal

De temps en tempe, deux ou trois d’en tre eux, qui se détestent, voyant qu’on les empêche tout à fait, se disent entre eux : Faisons le pacte de nous aider en conti nuant à nous haïr. — Et ils font un double serment d’union et do haine, afin de se faire la courte échelle. Au commencement, cette union des par tis , conservateurs et révolutionnaires, va toute seule : on a de l’entrain pour se faire la- courte échelle, mais dès qu’un d eux est grimpé plus-haut, comine il ré sulte forcément de ce jeu, ceux d’en bas retirent leurs épaules. — Nous aimons mieux faire à part, disent-ils. Et le malheureux, en se frottant les reins, répond : Vous êtes des traîtres. Le lendemain, l’union reprend, et c’est lui qui dit en culbutant ses amis : « J’aime mieux faire à part. » Toutes ces unions, en effet, signifient la culbute de celui qui paraîtrait réussir. * Cependant, messieurs du trou, il y a un chemin excellent et honorable — le seul; — il consiste à demander au maître de ce trou sa bonne échelle, il vous l’offrira si vous lui promettez de laisser passer d’a bord celui qu’il désignera. Ce maître, c’est le Pape; lui seul depuis des siècles a eu grâces du ciel pour démê ler entre divers compétiteurs celui que Dieu veut ; c’est à lui que Carlovingiens ou Capétiens doivent leur origine et leur sacre. Ouse disputait la couronne et après beau coup de sang versé, on s’écriait, à la fin : Il nous faut un juge! , . ; — Le Pape répondait : Me voici. Et chacun de se dire : Pourquoi n’y avons-oems pas songé plus tôt. « Tout le monde comprend qu’il faut un

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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