Extrait du journal

lants... C’est le toit des maisons, le soc des charrues, le dos blanc des bœufs travail lant la terre généreuse, le clocher des églises ; et, là-haut, dans le ciel d’un bleu très tendre, chante une invisible alouette... * Et je pense qh’il y a deux ans, ce même jour, le fermier avait reçu l’ordre de brûler ses meules et d’évacuer ses bêles... que le petit bureau do poste était occupé mililairement, et qu’au seuil des portes les paysans entassaient fiévreusement sûr des charrettes les objets les plus précieux. Je pense que la petite maison si chère où j’écris pourrait n’être plus qu’un amas de pierres calcinées... que le calme petit cimetière, à mi-côte, où dorment tous les miens... où j’espère reposer un jour, pour rait ressembler à ceux que j’ai vus la-bas aux environs d’Etavigny... ... Je pense qu’au lieu de ce paysan qui s’en va sur la route en sifflant un vieil air de chez nous, je pourrais voir des casques à pointes... # Et cette beauté conservée, ce calme, cette sécurité... je les dois à vous, grands morts de la Marne... à vous, Vierge bénie dont c’était la fête, et qui aimez mon pays d’un évident amour... à vous, arbitre éternel des peuples, qui ne vouiez pas que la France périsse !... Aussi, quelle semaine!.. Quel pèlerinage !.. Quels anniversaires !... pendant lesquels se rencontrent aux fron tières de l’invisible la France d’hier et celle d’aujourd’hui... Premières semaines de septembre... jours qui gravitez autour de la naissaneé de la Vierge, personne en France ne peut plus vous oublier... Vous êtes la grande date du siècle... Vous êtes une date d’humanité... Vous êtes un nom comme Tolbiac et Poi tiers... Vous êtes la bataille, le miracle de la Marne !... Pierrb l’Ermite....