Extrait du journal

de commandement qui devait faire des forces alliées un unique, et invincible faisceau-. Le. ciel était noir et Favenir bien sombre. Sans désespérer, certes, de la fortune de notre pays, nous nous demandions, dans «l'angoisse de nos âmes quand et comment finirait la ter rible tragédie. Mais Dieu permet ces heures obscures, où les moyens humains semblent totalement défaillir, pour nous rappeler que lui seul est le Maître des événements, qu’il tient dans ses mains la victoire et la donne quand il lui plaît et pour nous obliger à lever les yeux vers la montagne sainte d’où peut descendre le secours. » (i) Nos chefs spirituels levèrent les yeux vers le ciel. Le secours divin en» descendit, rapide. L’évêque que nous citions tout à l’heure dirait encore : « Notre attente ne fut pas vaine et nous savons comment le Sacré Cœur y répondit. A» lende main de la première célébration solen nelle de sa fête, le vendredi 7 juin 1918, furent esquissés les premiers gestes de la victoire finale qui, sans connaître de déclins devait aboutir à l’armistice et à la paix. » Un autre éminent prélat écri vait de même : « L’ennemi qui avait fait des trouées terribles dans nos lignes recula bientôt à son tour. Il ne cessa pas de reculer. Sua* l’immense front, durant quatre mois, il battit en retraite. Il tomba enfin à genoux Jmpiorant la paix. Nous devions beaucoup au Sacré Cœur. Nous lui devions la victoire. » (3) Cette victoire, hélas ! n’a pas donné tous lee fruits que nous étions en droit d’en attendre. L’avenir n’est-pas sans nuages, ni le présent sans .tristesses. Le pays s’agite dans un douloureux ma laise. Des Français s’acharnent à culti ver la haine entre frères. Les villes et les vill^res détruits ne renaissent que lentement. La situation financière préoccupe les esprits avertis. Que de ruines à relever l Que de blessures à fermer ! Quel épuisement dans notre pauvre et grand pays ! Nous avons gagné la guerre. Nous n’avons pas gagné la paix, la vraie, la durable, la complète, la paix intérieure, meilleure que l'autre, l’extérieure. Quelqu’un a

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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