Extrait du journal

qu’ici avaient été sa vie, s’élevait vers ce salut que Christelle ne se lassait d’implorer pour lui. — Deux millions I s’était écrié Solférino, qui donc a pu vous offrir ces deux millions, Monsieur le curé ? — Je ne puis le dire, Monsieur Solférino, c’est d’un domaine qui ne m’appartient pas, dit le prêtre, mais je les ai vus, et ils sont A la disposition de l’œuvre, sitôt que Chris telle et vous aurez accepté les conditions. Un silence plana. Christelle, tout entière & cette joie sainte qui lui irradiait l’âme, la mère Balaux ahurie, et Solférino mâ chant le tuyau de sa « Pauline » qui, de ses grands oui, oui, un peu tremblotants de vieille pipe, semblait approuver. — On ne peut refuser, dit enfin l’artilleur, qu’en penses-tu, ma petite ? — Non, parrain Rino, on ne peut, dit Christelle, mais comment ferai-je pour di riger cette œuvre ? fit-elle, inclinant la tête comme si déjà elle sentait tout la. poids d’une telle responsabilité. — Noua vous aiderons, mon enfant, dit le curé. — Mais voilà l’hiver, dit soudain Solfé rino tout soucieux, comme s'il venait de l’entendre frapper à la porte, et, s’il faut bâtir, c’est, malgré toute la hâte que l’on peut apporter aux travaux, plus d’un an a attendre, et la misère n’attend pas, Mon sieur le curé ! — On ne bâtira pas, Monsieur Solférino, dit en souriant le prêtre, j’ai le local,, et, ajouta-t-il, à des conditions très avanta geuses. — Ici, à Terlieux 1 — A Terlieux, Monsieur Solférino. Très vaste, très aéré, orienté en plein midi et au levant, situé sur une hauteur qui do-...