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La Croix, 16 avril 1922

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La Croix
16 avril 1922


Extrait du journal

Je suis sorti, le soir, sur la colline... soir idéal de printemps... Les champs, couleur (Je fer, les arbres • au tronc rouillé, les mousses gorgées de pluie, les buissons encapuchonnés de verdure neuve où souriait la blancheur des premières aubépines, tout tressail lait d’un frisson de résurrection.» Du fond» de l’abîme des hivers, la sève revenait... revenait... Et un premier oiseau appelait douce ment au bord du nid... * .. Mais qu’était la terre en comparaison de l’empyrée' ! Là-haut, la banquise de froid s’est brisée sous un souffle mystérieux. Des icebergs de nuages s’enfuient devant la montée triomphante du soleil. Et, entre les blocs vaporeux, s’aperçoit un ciel de rêve, tout piqueté d’étoiles, qui sont des inondes. Il y en a de fixes qui regardent-, comme des cadavres dont toute la vie s’est rél ugiée dan® les yeux. D’autres frissonnent, comme de? oiseaux de feu qui battraient des ailes... D’autres reviennent de milliards de lieues sur l’horizon du grain de pous sière qu’est notre pauvre terre. Et tout cela est vivant ! Et tout cela chante le printemps et la résurrection des choses !. Des choses... Mais que sont les choses en comparaison des âmes qui pensent, qui souffrent... qui aiment. Je me tourne vers Ces âmes. Là aussi, résurrection !.. résurrec tion !... Certaines, déjà, belles, et vibrantes, efe allantes, émergent en ce jour do Pâques plus haut encore... presque aux côtés de pieu, D’autres, hier tièdes, languissantes, se redressent, résolues et ferventes. Beaucoup étaient mortes, tuées par une passion brutale, ou submergées peu à peu par des faute® qui pourrissaienten elles comme des abcès pas ouverts. L’horreur des âmes mortes, gisant au fond du sépulcre, la lourde pierre à ja mais, semble-t-il, rivée sur elles ! Tout à coup, la parole de vie se fait entendre : — Lazare, viens dehors !.. Et les morts tressaillent au fond de 1ï leurs tombeaux... l’obscurité se strio d’éclairs... Les âmes* mortes, frémissent sous l’absolution et, les ailes ouvertes s’envoient dans la vie et dans la liberté. Résurrection !.. résurrection !.. # • Vous me demandez pourquoi la fête de Pâques est le point culminant de toute l’année ? Mais parce qu’elle piétine la Mort, notre cauchemar des jours et des nuits! Mais parce qu’elle est le triomphe, l'exaltation de la Vie !.. Et nous l’aimons tant, la vie ! Elle est si bonne, si douce aux vaux de ceux qui la commencent... Trouvez-en la preuve dans les regards et les bras tendus de nos petits enfants* Et la mort est si hideuse, avec la des cente pourrie de ses décompositions... mort- des corps... mort des âmes... Devant cette double mort, le Christ se dresse aujourd’hui ; et, les deux pieds encore dans le tombeau, , il chante la Vie, l’éternelle Vie !.. & La vie, c’est donc ce qui caractérise ce jour de Pâques., vie du Christ... vie de son Sacrement... vie de son Eglise. Venez, positivistes... voie qui voulez des faits que vos mains primaires pour ront palper. Venez, scientistes, qui tous réclamez du Néant pour expliquer l’Intelligence et l’Amour... Venez, et constatez la jeunesse fer vente de nos vieilles églises en un jour de Pâques... Comptez, si voue le pouvez, la foule assiégeant la Table sainte dans toutes les paroisse du monde. Venez... Et que le plus bardé de vos diplômés invente une parole aussi poly valente que la simple parole du Christ : « Je suis le Pain vivante » Et que sa parole, à ce diplômé, rive, et qu’elle pal pite deux mille ans après sa mort.» * ■ . Et vous, Juifs... vous qui/ suivant la séculaire prophétie, tenez maintenant, chez nous le haut du pavé.» Juifs qui possédez nos milliards, nos ’ richesses artistiques et nos plus fastueux Chà: teaux,,rèvez parfois devant ce fait : Vos ancêtres ont jeté un solennel défi au Christ:. « Descends de ta croix... et, alors nous croirons en toi... » . Constatez à quel point il en est des cendu r ■ li est aujourd’hui dans tous les taber nacles de la terre. Le missionnaire,...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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