Extrait du journal
FRÀCTÜRE DE JAMBE. — Les musclés, figurés par un ressort,font chevaucher les fragments. Les flèches, au bout du pied, indiquent dans quel sens il faut tirer pour ré duire la fracture. enseigne,'que jadis, ayant l’emploi des moyens antiseptiques, des chirurgiens proposaient l’amputation d’emblée pour prévenir de redoutables complications. Ces temps ne sont plus. Mais il peut fort bien arriver encore que des ma nœuvres trop zélées et maladroites viennent compliquer ainsi un cas très simple. ’ Il me paraît donc utile de dire ici très brièvement ce qu’il vous faut faire, et surtout ne pas faire, si le hasard vous met en présence d’un malheureux qui vient de se casser un os. Le poète vous dirait : Il est brisé, n’y touchez pas; le médecin dit prudemment : « N’y tou chez pas... maladroitement. » Toute pratique doit se baser sur des notions scientifiques, et la charité du secouriste ne peut que gagner à être aussi éclairée que zélée. Voyons donc ce qui se passe dans ce membre fracturé : bras,~jambé, côte, peu importe, les moyens de réparatiçn de la nature sont toujours les mêmes. Tout de suite, entre les deux bouts de l’os fracturé, il se fait un épanchement de sang plus ou moins abondant. Puis les os vont se recoller. Mais com ment? , Tout de même que vous, quand vous recollez un vase brisé, vous interposez entre les morceaux un peu de colle, et celalient...siTon en cfoit les prospectus-: la,mature produit entre les bouts de l’os une. véritable colle, qui les enveloppe largement. Elle est d’abord molle, puis peu à peu durcit, et, en quelques se maines, devient de l’os vrai, plus solide Eeut-être qu’auparavant. Si les os ont été ien ajustes, vous ne retrouverez pas.la traee dè la soudure plus tard, ce qui est mieux que Touvrage de main d’homme. ^Remarquez que nous ne pouvons rien sur ce recollage ai pour l’accélérer ni pour le retarder. . Mais alors,direz-vous, pourquoi faut-il. un médecin en pareil cas? C’est qu’il y a beaucoup d’os cassés qui ne gardent pas une bonne position, ceux des membres tout particulièrement. D’abord par la seule violence du choc, dans une chute, par exemple, ils peuvent s’être déplacés, et puis, la plupart, ont une malheureuse tendance à se dévier, à se croiser, à chevaucher l’un sur l’autre. Pourquoi? Parce que nos os ne sont pas des tiges. rigides, simplement entourées par des masses inertes, mais bien par des chairs vivantes, les muscles, véritables ressorts toujours tendus, cherchant à rapprocher les extrémités de l’os qu’ils font mou voir. Voilà pour l’action des muscles. (Fig. 1). Le poids du membre tend évidemment à le plier, à couder l’os : les pointes des fragments risqueront de percer les chairs et la peau : grave danger, nous l’avons expliqué plus haut. - Si nous laissions la natuF© à ellemême en pareil cas, vous voyez d’ici dans quelle position souvenlelle recolle rait le membre. Raccourci, coudé, dou loureux, | il pourrait, en certains cas, devenir une gêne pour son propriétaire....
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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