Extrait du journal

■ Le livre le plus ancien que possèdent lès chrétiens s’ouvre par ces mots : t Au com mencement, Dieu créa le ciel et la terre. » Ce mot de créa établit’ de suite la distihetion entre l’Etre suprême et les êtres infé rieurs, qui tous, sans exception, lui doivent la vie. Entre Celui qui possède le pouvoir créa teur et celui qui n’existe que parce qu’il a été créé, il y a un abîme, il y a l’Infini. De là, pour Dieu seul des droits; pour les autres, il n’y a que des devoirs, de la dépen dance. Lors de l’Exposition de 1867, celle dont le principal but était l’attaque du catholi cisme, comme l’Exposition de 1889 a eu pour objet la glorification de la chair, un profond penseur, Ernest Hello, écœuré du spectacle qui se présentait à sa vue, disait à Henri Lasserre, l’auteur si connu de Notre-Dame de Lourdes ; « Je n’aperçois pas encore brûler les Tuileries. » Dans un ouvrage fortement écrit sur le respect humain, Ernest Hello met en pré sence d’une âme humaine, sa victime, un ange momentanément éloigné du ciel pour diriger l’un de ces millions d’astres brillants qui constellent le firmament. Il peint la stupéfaction de cet ange, tou jours abîmé dans la contemplation lointaine de Dieu, de sa puissance et de ses attributs, dont il ne cesse d’étudier les merveille» et l’immense grandeur, lorsqu’il aperçoit cette âme rougissant de lui rendre les honneurs qui sont dus à tant de titres au Créateur de toutes choses. On éprouve une impression semblable lorsque, à l’heure actuelle, nous voyons nos orgueilleux sectaires se draper dans leurs oripeaux et publier les droits de leur stupide incrédulité et leur athéisme. Pas si stupide peut-être, puisque, grâce à eux, ils attirent sur leurs traces tout un peuple qu’ils accablent d’impôts et qu’ils dépouillent et dépouilleront jnsqu’à sa der nière chemise; qui s’endette en pleine paix de plus de cinq cents millions chaque année, rien que pour enrichir les farceurs qui ont su lui faire croire qu’en substituant les droits de l’homme aux droits de Dieu et l’athéisme à la foi, il montait sur un piédestal. Lorsque ce temps d’effarement sera passé, cet athéisme insensé tombera, non dans l’imbécillité, suivant le mot de M. Thiers, mais dans le plus profond ridicule. Les Français se demanderont comment ils ont pu ajouter créance un moment aux billes vesées qu’ils avalent, pendant que l’on fait, comme les escamoteurs, passer la muscade. Quand les générations futures, celles qui seront assez éloignées pour ne pas pleurer les désastres dans lesquels les nôtres seront fatalement entraînées, viendront & lire l’histoire de notre époque, elles ne pourront s’empêcher de rire de la simplicité, pour ne pas dire plus,- d’une nation qui s’est éprise des gens qui la trompent jusqu’à lui faire croire « qu’une horloge existe et n’a pas d’ouvrier. » La Révolution qui aura vécu alors (n’en déplaise au conseil des ministres de nos jours) verra les prétendus droits de l’homme Universellement remplacés par les impres criptibles droits de Dieu. Le Marin....