Extrait du journal
Je vis un champ— Il avait été labouré jadis avec méti culosité. Le bon grain avait été semé, soigné, surveillé... Normalement, la moisson de vait être superbe. Mais le laboureur avait des ennemis acharnés. Ces ennemis avaient le droit d’entrer dans le champ, de le piétiner et d’y jeter, jour et nuit, à pleines mains, les plus abominables semences. Cela s’appelait la liberté de la presse. * - / Je vis une famille... Le père et la mère existaient* sans exister. Les chefs de cette famille étaient nom més par les enfants, à la majorité des voix. Chacun avait une voix, la mime..., les petits comme les grands, les intelligents comme les imbéciles... Les enfants sont les enfants... Ils regardaient avec des yeux ironiques ceux qui, d’un ton austère, leur recom mandaient le travail, J’ordre et l’éco nomie. Mais, naturellement, ils faisaient fête à ceux qui leur promettaient le plus de vacances, le plus de gâteaux... et la lume. Aussi, quand on votait, les sages étaient régulièrement blackboulés par les roublards, les paresseux et les sots. Et cela s’appelait le suffrage universel. * L'abîme appelle l’abîme. Jusqu’à présent, seuls, les hommes votaient. Demain, les femmes, laissées jusquelà dans le calme du foyer, allaient, elles aussi, voter. La fatalité des prémisses, posées jadis par la révolution, devait aboutir là. Après les droits de l’homme, les droits de la femme. C’était rigoureusement logique. Sans compter que — pas toujours mais quelquefois, la femme est bien meilleure que l’homme. Alors, miUfié,dijà par Je. divorce, ata* quée par la recrudescence d'égoïsme du temps moderne, la famille va être divisée par un facteur de plus. Et quel facteur !.. la politique. Dans certains cas, toute la famille votera pour le même candidat. Mais souvent aussi le père aura son favori ; le fils, un autre ; la mère, le sien... ; la tille, le sien... Vous voyez le repas familial un soir d’élection... Heureux ceux qui posséderont de la vaisselle d’aluminium!.. Telle est la situation devant laquelle nous nous trouvons. ' « Faut-il se décourager..? Non... Il ne faut jamais se décourager. Se décourager, quand on est le tenant d’une bonne cause, c’est, douter de Dieu, lequel, quand il le voudra, fera une bou chée de tous les francs-maçons du monde. Dum spiro, spero. L’espérance, c’est l’oxygène de l’âme. . , Et puis, en feuilletant l’histoire de mon pays, j’avoue aimer mieux vivre à mon époque qu’en 71.., 93... ou qu’au lende main d’Azincourt, de Poitiers, de Crécy et de bien d’autres dates. Et surtout, raison majeure : je n’ai pas le choix. Dieu m’a fait naître à l’époque pré sente. 11 ne me demandera compte que de mon temps. Mais il m’en demandera compte. * Donc, allons-y !.. Allons-v d’abord avec les moyens de toujours. „. Avec la prière..., la préparation pro fonde des catéchismes, la vie paroissiale intense, les écoles, le recrutement atten tif des vocations. Ceci est la base de tout travail en vue de la conquête des âmes. La sous-estimer, cette base, par besoin de modernité, c’est édifier sans fonda tions et prétendre qu’un arbre peut vivre sans ses racines. Mais complétez l’effet de ces armes de toujours par les moyens actuels. Nos ennemis nous en donnent tellement l'exemple ! * En effet, l’armée reste l’armée, avec l’infanterie, la cavalerie, le géniej l’ar tillerie. Mais serait-elle l’armée moderne sans avions, hydravions, dirigeables, tanks, gaz, etc.? La paroisse reste la paroisse. Mais sera-t-elle la paroisse moderne si elle se borne à attendre tranquillement les fidèles au pied de la petite chaire de la petite église? j Sera-t-elle une paroisse moderne si j elle n’a pas son n Union » pour les | hommes..., sa Ligue pour les femmes, ses patronages, son bulletin, son œuvre de presse, sa bibliothèque, une salle parois siale, un cinéma, des colonies de va cances... Toute paroisse, tant soit peu impor tante, doit tendre vers la totalité de cette armature. Et si tous ces moyens sont mis en œuvre avec (pi, méthode, persévérance,...
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
En savoir plus Données de classification - painlevé
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