Extrait du journal

« Pierre l’Ermite » nous a fait dimanche le saisissant tableau des hordes sociomaçonniques se ruant & l’assaut de la société chrétienne. On doit avoir le courage de montrer ces ehoses. Le péril est tel aujourd’hui qu’il serait lâche et criminel de le dis simuler. Il faut écarter les pierres branlantes derrière lesquelles les incorrigibles au truches s’entêtent à chercher un refuge contre l’évidence. Il faut que les aveugles voient l’effroyable flambée qui s’allume à l’horizon, que les sourds entendent les sinistres craquements des institutions qui chancellent, et que les étourdis, les sceptiques et les optimistes quand même, soient forcés de s’arrêter, de regarder et de trembler. Quelqus années avant la grande Révo lution, des voix prophétiques jetaient aussi, du haut de la chaire, dans la presse et dans les salons, des avertisse ments et des cris d’alarme. Elles annon çaient à la société, pourrie de philosophie voltairienne et- de matérialisme élégant, les prochaines etsanglantes catastrophes. Certaines voix le firent avec une audace et une précision qui donnèrent parfois le frisson. Mais les attraits de la a fête » étaient plus forts. On se détourna des « prophètes de malheur ». Calchas en fut pour ses oracles fâcheux. Et c’est dans le délire du plaisir que la tempête vint surprendre cette société usée qui, comme une vieille folle, cachait mal sous l’éclat de son fard les stigmates de sa décrépitude. La danse dans la boue s’interrompit par une horrible glissade dans le sang. Ne poussons pas plus loin le parallèle et disons seulement ce qu’on ne peut plus nier : la civilisation chrétienne court un grand péril en France à l’heure qu’il est. Mais nous ne serions plus des hommes si, enface de ce danger, nous désespérions. Nous avons la foi, nous avons la vérité, nous avons la lumière, nous pouvons avoir le secours de Dieu tant que nous voulons ; nous devons, par conséquent, avoir l’espérance. Et cette espérance doit se fonder sur des actes, sur une généreuse et avisée coopération à la protection divine. Il faut pourvoir au danger tant que nous pouvons, et aussi pourvoir àl’avenir si le danger vient à être plus fort que nous. C’est ainsi qu’au sein des tempêtes, l’homme de mer lutte contre les éléments jusqu’au bout, tout en tenant en réserve la chaloupe de sauvetage ou l’épave à laquelle il s’accrochera. C’est ce qu’ont compris les catholiques du Nord dans le Congrès qu’ils viennent de clôturer. Us-se sont mis résolument en face du danger présent. Ils ont avisé aux moyens de le combattre dans la mesure de leurs forces, mais ils ont aussi songé â l’avenir. Si les événements actuels continuent leur marche, nous aurons fatalement A échéance plus ou moins prochaine —plutôt prochaine — la suppression de tout enseignement chrétien et l’abolition du Concordat. Commentlutter contre ces graves éven tualités, et, si elles se présentent, com ment sauvegarder l’avenir et faire face aux besoins du lendemain de ces des tructions ? Par l’association, se sont dit les con gressistes, par une solide et serrée orga nisation catholique. Il faut que dans toutes les paroisses il y ait, en dehors et à côté du curé, un Comité catholique relié à un Comité cantonal, lequel sera lui-même subor-...