Extrait du journal
La situation est difficile, ou la ménage rie Glémenceau poussera des cris tels que votre voix en sera étouffée, ou les gens de droite, que souille déjà un peu votre contact, s’éloigneront vite, et l’isolement se fera autour de vous. Au premier coup de Peiletan vous tomberez, sans que per sonne soit là pour vous offrir un appui sauveur. La sagesse semblait vous conseiller de vous taire. Avant les vacances, les inter pellations étaient venues et vos réponses avaient eu de la netteté. Vos ennemis ne pouvaient plus attaquer en face. Et jus qu’au retour des parlementaires vous pou viez, dédaigneux des attaques violentes, dans le fauteuil des grands ministres d’autrelois, vous,le petitministred’aujourd’hui, dormir deux mois en paix. Et vous n’avez pas voulu vous taire I et courageusement vous allez au devant d’une situation qui n’a pas d’issue. Vous allez vous aliéner peut-être irrémédiable ment la droito et, quoi que vous disiez, vous ne vous concilierez pas les radicaux. Tout autre que vous serait dans le mê me embarras, dans la même cruelle pos ture, pour me servir d'un mot cher à votre maître M. Ferry. L’absence de doctrine amène où vous en êtes. La politique pure n’offrit jamais un terrain où il fût possible de s’aventurer résolument. On n’y marche que d’un pied. On n’y voit que d’un œil. Et on va à tâtons, hési tant, apeuré, sans connaître le but, sans voir le chemin qui y mène. • ** Ah! combien plus forts ceux qui.aulieu de parler au nom des ambitions humaines, des intérêts de groupe, des appétits de portefeuilles, se lèvent pour parler au nom d'une idée, pour prêcher une doc trine, pouf enseigner une vérité. Jamais un ministre du Pape ne se vit dan* l'embarras mortel où vous êtes; jamais un prêtre, appelé à adresser la parole à son troupeau, ne se choisit comme vous quelques auditeurs particuliers et, au moment de parler, ne connut vos an goisses. Quand on sait ce qu’on doit dire et qu’on est bien résolu à ne pas dire autre chose, un discours ne coûte guère. Ce qui fait votre situation sans issue, c’est que vous n’avez pas de doctrine, c’est que vous n’êtes qu’un ministre et que vous n’êtes pas, ne voulez pas être un homme; c’est que vous parlerez ce soir au nom des inté rêts, au nom de la politique, au nom de la tactique parlementaire peut-être, et que vous n’aurez pas un instant la pensée de...
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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