Extrait du journal

Une solennelle prière, accompagnée d’im menses douleurs, s’accomplit à Lourdes.’ Plus que les autres années, la presse s’est émue du départ des malades ; plusieurs jour naux l’ont fait en termes vrais et sympa thiques, ajoutant parfois cependant une réserve goguenarde afin de sauver l’honneur du boulevard. Nous donnons, àu Supplément, cette revue intéressante et complète des appréciations de la presse et nous la recommandons à ceux qui étudient les progrès du surnaturel dans les préoccupations mêmes des incré dules. En tête de cette revue, nous plaçons les articles des journaux catholiques qui Savent apprécier le côté élevé des pèlerinages à Notre-Dame de Lourdes. Neuf trains ont quitté Paris samedi et nous avons parlé de 17 trains^ c’est que neuf seulement partent de Paris, d’autres se forment sur la route à Orléans, Tours, Poi tiers, Bordeaux, et d’autres à l’Est. Le nombre des pèlerins a dépassé les pré visions au dernier moment ; on a même dû laisser à Paris un certain nombre de voya geurs au train de Chàteau-l’Evêque ; les autres trains étaient bondés, î Contrairement à ce qu’a dit un journal, tous les malades hospitalisés sontpartis,selon la coutume, en 3e classe, accompagnés de dames du monde qui les soignent; plusieurs sont bien malades, ce qui fait dire à L’Echo de Paris, dans un article que nous citons plus loin, et où l’incrédulité a le dernier mot, cet aveu : Un spectacle effroyable, c’est celui des cinq ou six agonisants qu’nn indéracinable besoin d’espoir pousse malgré tout vers la grotte, vers le salut, ils toussent, iis geignent, ils râlent, ils s’évanouis sent, et l’on sent que ces misérables choses, réduites et informes, sont prêtes à se dissoudre. Je n'oublierai jamais un spectre de femme-, la plupart des malades sont femmes, et atteintes de phtisie ; —c’était je ne sais trop quoi que Ton por» tait sur un petit lit fabriqué exprès ; le dessus était entièrement caché par un drap. Seulement, vers le milieu, il sortait de petites baguettes d’ivoire qui remuèrent, et je fus étonné de ne pas en tendre un claquement sec d’osselets entrechqués tant ces doigts étaient nus et décharnés. 11 y eut un râle. On souleva le linge : II décou vrit une tête inanimée qu’une Sœur frotta avec de l’alcool. Au bout d’un certain temps, les pau- j pières se rouvrirent et le colis fut chargé avec les autres. * Voici les premières nouvelles de la route : grains passait pat grives Brives, le 18 août. Les deux trains, absolument bondés, sont heureusement arrivés à Brives. L’accueil des Pères Franciscains a été parfait. La messe du Pèlerinage a eu lieu à la Grotte, où la Com munion a duré pendant deux heures. Prière fervente; esprit excellent. B. (Ces deux trains sont aujourd’hui lundi à Toulouse.) grain de ghâteau-gérêqae Ce train, qui inaugurait une station à la chapelle où saint Vincent de Paul fut ordonné, et qui devait planter une Croix de Jérusalem, ce train, après avoir été le moindre, a été trop plein. On a refusé des pèlerins. Une foule, estimée de huit à dix mille per sonnes, était accourue à cette fête préparée, on peut le dire, depuis 23 ans par le zélé et persévérant M. Granger, curé fondateur du sanctuaire, aidé par les fils de saint Vincent de Paul. Nous décrirons au Pèlerin cette fête pieuse et grandiose. Le vénérable évéque de Périgueux, doyen de l’Episcopat, qui porte ses 83 ans avec toute la vigueur de l’âme et du corps, n’a voulu rien épargner des fatigues de cette journée. <Çretx de {érnsalem Le matin a été donné à saint Vincent de Paul, dont les souvenirs sont encore si...