Extrait du journal

L’effondrement des affaires financières tant annoncé par les esprits sages se pro duit. Un grand nombre de sociétés financières ont fait la culbute et les autres attendent, en vivant d’expédients, le moment de cla quer plus opportunément. Notre théorie, que le vrai placement de l’économie c’est le vieux bas de nos pères, parait de moins en moins une folie. Toute l’épargne, placée en papier, achève, en effet, de s’écouler au ruisseau, et combien de gens sont heureux de n’avoir perdu que la moitié de leur petit capital I Aujourd’hui, nous ne revenons pas sur ce leurre de l’intérêt de l’argent, qui n’a presque jamais été servi un siècle entier à son capital depuis le commencement du monde, et qui a toujours entraîné, tôt ou tard, la perte de ce capital. Si l’on cherche pourquoi la fortune placée en papier s’écoule si universellement, nous iiouvons en donner une cause principale : e suffrage et le parlementarisme introduit dans le monde des affaires, comme dans celui de la politique. *** Les affaires sont toutes devenues suffragiennes. Voici comment : Les chemins de ter qni avaient besoin d’immenses capitaux pour se construire se sont fondés avec des actions ; le capital a été ainsi démocratisé et chacun pouvait dire : « Je suis le propriétaire pour une part de cette vaste entreprise »; chacun pouvait, en certaines choses, porter son avis à l’as semblée des actionnaires. Les administra teurs dépendaient de tous. Le succès fut d’autant plus grand que le j chemin de fer s’imposait su public et que,...