Extrait du journal
Monsieur et cher lecteur, Nous avons bien reçu et lu votre mé moire. Dans la correspondance quotidienne, il y a souvent ainsi de vastes exposés rédiÏféa par des amis qui, disposant de longs oisirs, éprouvent le besoin de transmettre à leur journal, tout au long, leurs pensées. Combien nous voudrions pouvoir souvent, comme on le fera le 30 septembre, retarder toutes les horloges d’une heure I Cela nous faciliterait singulièrement ce travail de lecture. Dans toute la mesure possible, ce pendant, nous nous acquittons de ce devoir. Et nous nous en sommes d’autant mieux acquitté à votre égard, que votre travail, malheureusement fort enchevêtré, nous a frappés. Au fond, si nous appliquons à votre étude le précieux principe scolastique de « dis tinguer », « diviser » et « définir », vous êtes dans le désarroi, tant lorsque vous considérez le présent que lorsque vous en visagez l’avenir. Dans le présent, vous déclarez ne pas comprendre comment des journalistes qui lisent avec amour l’Evangile, les Saints Pères, la tradition chrétienne, peuvent ré péter en toute occasion qu’il faut soutenir cette affreuse guerre « jusqu'au bout », c’est-à-dire longtemps encore. A cette vue, il y a comme un hiatus dans votre esprit. Nous aussi, cher Monsieur, nous aimons et désirons la paix. Qui, du reste, ne la désire ? Et, lorsque chaque matin, nou* récitons les prières sacrées de la liturgie eucharistique, nous admirons la place con sidérable, que la paix occupe dans ces for mules séculaires, ce qui prouve à quoi point les chrétiens ont toujours été hautes par le désir de la paix, sans jamais être, hélas I pleinement satisfaits. Et nous, fidèles à la tradition, nous la demandons avec ferveur chaque jour. — Mais alors, dites-vous, pourquoi prê cher la guerre ? Nous ne prêchons pas la guerre. Nous voulons la paix. Nous la voulons même plus que vous, puisque l’attitude qui vous choque provient précisément do ce que non seulement nous la voulons, mais nous voulons qu’elle se fasse dans des conditions telles qu’elle ait un caractère durable, stable. Or, pour cela, il est indispensable de poursuivre longtemps encore les opé rations. C’est que nous ne sommes point en pré d’nnû luHn nnriinaif’Di T.'hiefnirft pqi...
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
En savoir plus Données de classification - briand
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