Extrait du journal

^allemande, les indigènes d’Alsace-Lorraine sont réduits et qu’ijs ont modifié leurs pensers et leurs espoirs, je m'inscris absolu ment en faux contre les récentes paroles du président dé la Diète de Strasbourg, M. le Dr Ricktin, affirmant que les indigènes du pays ne veulent rien savoir de la guerre et qu’ils veulent restér Allemands. Il y a longtemps que M. Ricklin parlait chez nous contre le sentiment de la majorité et que, sans s’en douter peut-être, comme un bon nombre, dont la plupart en sont revenus, du reste, il faisait de la religion la servante de la politique germanisatrice, et c’est pourquoi il se trompe aujourd’hui, comme il se trompait il y a quelques années. Non, le plébiscite ne peut pas se faire, parce qu’il est inutile, ou plûlot parce qu’il S'est fait avec une continuité touchante, depuis près d'un demi-siècle, et qu’il a donné une réponse qui sera demain con sacrée par la victoire. Faut-il ajouter d’ailleurs que le pays n’est pas et ne sera pas après la guerre en état d’être consulté ? On n’établit pas une urne à bulletins de vote sur un volcan ou sur des ruines. 350 000 vieux Allemands sont installés qui n’ont pas le droit d’être consultés sur la question ; des milliers et des milliers d'Alsaciens-Lorrains man queront à l’appel, et le pays sera boule versé de telle façon qu’il lui faudra dés années pour se reprendre. Non, encore une fois, pas de plébiscite ; les uns n’ont pas le droit d’y répondre et les autres ne pourront envoyer leur bulletin des cimetières de France ou des steppes de Russie. L’Alsace-Lorrame doit revenir à la France, comme elle en à été arrachée, par la victoire et le traité de paix; : un autre retour à la mère-patrie serait un outrage pour tous nos morts. Le plébiscite a été fait par le sang des soldats ; nous n’en voulons pas d’autre. H. Collin. directeur du « Lorrain ». P.-S,— Un monsieur de marque m’a fait remarquer que, dans mon dernier article sur la fameuse culture-alîemande;-H à pu-y avoir une erreur de traduction qui m’aurait amené à une confusion. Il s’ensuivrait qu’il n’est pas prouvé que les Allemands brûlent les cadavres de leurs soldats pour en extraire-les matières grasses. Tant mieux si je me-suis trompé, tant mieux pour eux, mais surtout tant mieux pour l’honneur de l’humanité!...