Extrait du journal
Un paralytique est sorti de la piscine sous mes yeux t on l’avait apporté péniblement, mais il è’ëst babillé seul et s’en est retourné, sans secours, remercier Notre-Dame dé Lourdes à la grotte. Nous signalerons una jeune personne de Saint-Dizier, amenée mourante et à qui-M, le curé de sa paroisse qui l’accompagnait a dû donner l’absolution, deux ou trois fois pen dant le trajet de Poitiers à Lourdes; elle est aussi guérie. M. le général de Geslin, l’un de nos plus vaillants brancardiers, dit à la sœur qui conduisait cette malade : — Ma sœur , vous allez la voir mourir entre vos mains, c’est une grande imprudence... — Humainement, répondit la sœur, mais ce n’est pas à vous qu’il faut recommander la confiance. La malade entre; elle ne sent pas même le froid de l’eau ; an bout d’une minute, elle éprouve une douleur très vive dans le dos : Je suiB guérie, dit-elle; et se relevant, elle s’habilla toute seule. La religieuse sortit en pleurant. Le vieux général, en la voyant, s’écria: — Je vous l’avais bien dit! elle est morte? — Non, elle est guérie. Elle est venue elle-même devant le jury, conduite par la sœur et accompagnée du général-brancardier. D’autres sont guéris ou soulagés de di verses maladies, et à chaqné fois la prière ininterrompue devant les piscines devient plus ardente et plus enthousiaste. Malgré la pluie, la procession a pu se faire dans les lacets; les chants de Y Ave se suc cèdent et font retentir tous les échos de la montagne. Le R. P. Edmond monte en chaire et sa parole vibrante excite la confiance et les cris d’amour à Marie. 11 nous fait espérer le beau temps pour demain, et des grâces de guérison plus nombreuses encore. Ce matin (dimanche), en effet,le soleil s’est levé radieux. Dès l’aurore la prière com mence ardente et pleine de foi. Les piscines sont assiégées: les malades, amenés les uns en petites voitures que conduisent les zélés brancardiers, les autres guidés et soutenus par leurs amis, font queue et attendent leur tour. Quel enthousiasme dans cette foule, diversement composée, quand un malade sort emportant sous son bras des béquilles devenues superflues ; c’est un spectacle que j’ai déjà vu deux fois ce matin entre sept et huit heures. On a pu constater une douzaine de gué risons ou de notables soulagements ; la jour née s’annonce comme devant être plus glo rieuse encore pour Notre-Dame de Lourdes. Je vous écris â la hâte et sur les genoux, ce qui vous explique la forme dë ma lettre. Nous prions pour que la petite Croix et le vaillant Pèlerin, son frère aîné,continuent à favoriser le mouvement des pèlerinages qui annoncent eux-mêmes si puissament la puissance de Marie. Vive Notre-Dame de Lourdes! J. E. Drochon, de» Augustin» de l’Assomption. Ajoutons à ccs guérisons celles qu’on ne connaît point; cette année,nous avons vu des malades guéries entière ment l’an dernier et qui n’avaient pas osé affronter les enquêtes médicales qui effraient beaucoup de ma lades. Au jourd’hui , nous voyons une enfant de seize ans qui a eu des glandes et plaies au cou depuis l’âge de deux ans jusqu’à l’âge de quatorze ans et a été opérée sept fois. Il y a deux ans, elle fut guérie instantanément aux piscines, sentit une peau dure sur son cou devenu blanc. On n’a chanté aucun Magnificat; mais voilà deux ans que la guérison se maintient. Combien d’autres!...
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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