Extrait du journal

Mgr de Solages était à l’infirmerie, et j’ai été si brusquement jeté hors du camp que je n’ai pu aller lui serrer la main avant mon départ. Je l’ai d'autant plus regretté que j’avais conçu la plus haute sympathie, la plus profonde et affectueuse estime pour son caractère admirable, la générosité exquise de son coeur, la noblesse de son Ame et l’éblouissante richesse de sa culture. Tout le monde, d’ailleurs, l’aimait et le respectait. Je prie le ciel de nous le ramener intact et vivant. Mais j’ai des appréhensions que je ne dois pas vous taire. J’ai appris, en arrivant ici — mais que vaut ce bruit que je n’ai pu vérifier? — qu’on l’avait envoyé dans un autre camp, celui de Dachau; on m’a même dit que sa santé avait été fort ébranlée. J’espère que tous ces bruits sont inexacts ; je fais de mon mieux, mais c’est bien difficile pour avoir des précisions ; dès que je les aurai, je vous les communiquerai....