Extrait du journal

Au terme de la Constitution, « un mois au moins avant le terme légal des pouvoirs du président de la Ré publique, les Chambres devront être réunies en Assemblée nationale pour procéder à l’élection du nouveau pré sident ». M. Doumergue quittant’officielle ment l'Elysée le 13 juin, c’est donc le 13 mai que sénateurs et députés se rendront à Versailles. Ils y auront été invités par une convocation du bureau du Sénat, devenu, en la cir constance, bureau de l’Assemblée na tionale. Il y aura grande fièvre à Versailles, ce jour-là, il est facile de l’imaginer, car les parlementaires n’y seront pas seuls. Les vieux chroniqueurs nous font de pittoresques tableaux de la ville royale en ces heures d’élections démocratiques. La garde est partout, sur tout le parcours, sur les ponts, près des tunnels et des passages à niveau. Et l’on nous aseure que ce ne fut pas toujours inutile. L’af fluence des curieux est telle qu’il est, paraît-il, prudent d’emporter de Pa ris son déjeuner, à moins qu’on ait retenu sa table une semaine à l’avance. Le camelot est roi, qui a su s’approvisionner en photographies de celui qui va être élu, car on ne sau rait offrir les images, en noir et en couleurs, de tous les candidats. Tous les citoyens français jouissant de la plénitude de leurs droits civiques, étant éligibles, on pense bien qu’il y a inévitablement des candidatures fantaisistes. M. Paul Doumer ouvrira la séance,...