Extrait du journal

Cependant, dès notre arrivée à . Reims,' je; demandai à M. l’abbé Bonnaire, le prêtre chargé par S. Em. le cardinal de Reims des pèlerinages, si rien ne s’opposait à l’ordre fixé. M. Pollet, directeur de la Sûreté, en civil, s’avança alors et déclara qne des ordres étaient donnés pour emp'cher toute procession. Quoique le fait de lever une bannière soit loin de constituer une procession, désirant éviter le moindre incident, je m'empressai de communi quer, autant qne je le pus, au milieu de cette foule considérable, la recommandation de baisser ces insignes redoutés. De fait, au départ, le drapeau national seul apparaissait en tête des étudiants conduits pal M. l’abbé Fonssagrives. Dans l’ignorance de l’ordre qui avait été donné, plusieurs bannières furent levées. D’ailleurs, on se répétait de rang en rang que nous formions un simple cortège, que toute corporation en marche a le droit de lever sa bannière, lorsque celle-ci n’a aucun caractère politique ou séditieux. Tout à coup, en face de i’Hôlel de Ville, un monsieur sans écharpe, suivi d’une multitude d'agents, postés là sans doute pour une besogne méditée d’avance, se précipita sur un groupe, et#...