Extrait du journal

Ils étaient venus là, une quarantaine d’hommes et de jeunes gens, après leur dure journée de travail, avec la volonté têtue de faire quelque chose et de soulever, malgré tout, 1 apathie de leur pays; assis sur des bancs de bois, autour d’une pauvre table en sapin, ils écoutaient le capitaine qui leur pariait : .— Alors, mes enfants, il paraît que vous voulez vous remuer, faire des réunions publiques., tant mieux!, voilà une chanson que je voudrais entendre monter de par' » peuple est à qui lui parle... i où vous voudrez, comme vous voudrez, mais parlez!. — C’est pour cela que nous voudrions organiser aes réunions publiques... des conférences... •— C’est cela... atteindre du monde, re muer des idées et faire passer les vôtres... Ïiarfait!.. mais, ces conférences, comment es organisez-vous..? — ...Avec un conférencier!.. — Sans doute !... pour un civet, il faut un lièvre ; pour une conférence, il faut un conférencier!.. Maintenant, par hasard croiriez-vous que c’est tout..? — Il faut des lettres.. ? —• Absolument !.. avoir la copie exacte et dernière de la liste électorale., passer dans les familles... constituer des centres secon daires d’action, et après.. ? * Dans cet « et après..?» il y avait une telle malice... les grosses moustaches du capi taine avaient si évidemment frétillé, que personne n’osa répondre, craignant la contre-botte... — Tenez, mes gas, le plus simple c’est la leçon de choses... nous allons faire une conférence tout de suite... vous êtes l’as semblée... moi je suis Chose ou Machin...