Extrait du journal
Après un repas dont nos confrères estimeront utile —• sinon indispensable . de nous présenter le menu, les membres de l’Académie Goncourt réuni ront dans un fond de chapeau ou un compotier les bulletins de vote d’où sortira leur nouveau lauréat. Cela se passera dans une quinzaine de jours seulement, mais depuis des semaines déjà on parle des chances diverses que peuvent avoir nos jeunes littérateurs. Je ne vous redirai pas les propos souvent contradictoires qui s’échangent sur le compte de tel ou tel. Et je ne discute rai pas non plus la valeur littéraire que confère ou non le prix Goncourt à sou bénéficiaire J’ai seulement remarqué que jamais les favoris officiels n’arrivaient bons premiers au scrutin, et que « l’outsider », fréquemment, te trouvait fort opportu nément chez son heureux éditeur, lors que les journalistes accouraient aux ren seignements.«Ceci signifie que l’é!u est, normalement, celui dont personne ne parle, mais que chacun connaît. . Pourquoi, direz-vous, accorde-t-on une si grande importance au prix Gon court de 5 000 francs 'alors que d'autres prix atteignent 10000 francs et plus? Tout simplement parce que le Gon court est, par excellence, la « chose publicitaire » sans laquelle la « chose littéraire » perd sou importance. Laissons, si vous voulez, de côté les petites fortunes qu’y gagnent auteur et éditeur. Il reste que le public, attiré par une habile publicité — et il n’y * en ceci aucune nuance de critique, mais seule ment une constatation de fait, —■ porte son attention vers un auteur dont i) tira plus tard les nouvelles œuvres. Deux ou trois cent mille lecteurs subisseot ainsi P influence d’un romancier qu’un prix, décerné par quelques hommet, leur a fait connaître. Ceci étant, peut-on nipposer que ces hommes-là — comme on le leur reproche —* n’aient que le souci de plaire à un éditeur, alors qu’eux-mêmes sont « arrivés » au sens littéraire du mot ? Le prix Goncourt, à son origine, était peut-être moins tapageur. De notre temps. la publicité, qui-nous impore un lauréat nous permet aussi de le con naître sous sou véritable jour. Mai* ceci, disait Kipling, est une autre histoire. Monnct li Grrr....
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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