Extrait du journal

LE FISC L’assaut des communautés commence; nous allons peut-être assister au milieu des fêtes russes à une représentation des expulsions renouvelée des beaux jours où M. Ferry préparait, par ce crime, sa mort politique et physique. Si, au temps des expulsions, en 1880, les religieux eussent pris honteusement le chemin de fer, mettant sur la porte l’écriteau : Fermé pour cause de fuite, c’en était fait de l’existence de la vie religieuse, des chapelles et maisons con sacrées à Dieu. La force restait à la loi existante i Cette loi existante de M. Ferry n’avait pas plus d’existence que la mise hors la loi des religieux et des religieuses ; elle a été néanmoins exécutée manu militari; nous avons été jetés hors de chez nous au mépris de la République. Mais tous, nous sommes rentrés, sauf M. Ferry, dont Fexpuisiona été définitive. Prions pour lui. r * * * Aujourd’hui, on saisit diverses maisons de pensionnat, comme on a expulsé des ■Sœurs d'école à la veille de la rentrée, afin d’intimider. Les Congrégations sont formées d’agnéaux timides, prêts à trembler devant le loup ; cette comparaison est de NotreSeigneur. Les jeunes chrétiennes, Agnès, Agathe et leurs compagnes martyres, n’arrachaient pas la barbe aux soldats qui venaient les saisir; elles pleuraient parfois, mais ne cédaient jamais. Cette race n’est pas éteinte. Quand le papier bleu, avec le vilain nom de contrainte, promet la saisie pro chaine, il y a émotion; mais quand, par hasard, cetteaudacieuse saisie s’estaecomplie, qu’il s’agisse d’un bœuf ou d’un pen sionnat, on la reçoit sans pâlir; et, au jour de la vente, qui n’est pas encore venue, on verra ces héroïnes debout, sur leurs ruines, défier le fisc vainqueur. Sans doute,gnous défendons le trésor des bonnes œuvres avec fermeté; il nous a été confié et on lui doit plus de zèle qu’à sa propre fortune ; mais nous ne sommes pas à vendre comme le fisc le suppose. Si la simple ouvrière Bonnevie, dont le bourreau reçoit de l’avancement aujour d’hui même, n’était pas morte à Châteauvillain pour la défense de la chapelle de son usine, tous les moyens de sanctifica tion eussent été enlevés à l’ouvrier dans les usines chrétiennes. Honneur à cette héroïne, elle aura un jour ses fêtes comme Jeanne d’Arc et comme cette Jeanne Hachette, à qui un referendum populaire vient de rendre sa procession à Beauvais. On jettera peut-être quelques religieuses de pensionnat à la rue, comme on vient de faire aux Sœurs maîtresses d’école; mais l’émotion grandit en face de tant d’ou trages. Les parents réclament leurs droits de citoyens, veulent sauvegarder l’honneur et ne 'pas livrer les âmes de leurs enfants. Voyez, ouvriers (article Internes), ce qui se passe aux hospices fondés par l’Eglise pour vous soigner et vous res pecter, à la suite de la destruction des...