Extrait du journal

4000 francs et qui devait être établie,] par un jury composé d’administrateurs, [ locaux et de six à dix citoyens non assu-r1 jettis à l’impôt, les non payants devant désigner ceux qui payeraient. \ Le produit de l’emprunt fut à peu près» nul, et ses conséquences, au point de vue* ] économique, pires peut-être que celles des précédents emprunts ; la plupart des grosses fortunes échappèrent par un moyen ou par un autre, parfois en composant avec les membres du jury. Les vraies victimes furent les gens de moyenne et petite. aisance. Un journal de l’époque, le Surveil lant, écrivait le 15 vendémiaire : « Le peu d’argent qui rentre de l’emprunt forcé est le produit des taxes modiques, imposées sur les fortunes médiocres. Les énormes taxes des fortunes, dites colossales, n’ont rien donné L’art d’imposer ne consiste pas à beaucoup charger le petit nombre des grandes for--| tunes, mais à modérément taxer toutes les fortunes. » Avant même l’émission de l’emprunt, aussitôt qu’il avait été annoncé, beau coup d’usines et d’ateliers avaient vu leurs ouvriers congédiés. Leur nombre s’accrut encore. « La haute industrie ayant réduit sa production, écrit M. Vandal, les négociants ne trouvèrent plus à s’achalander qu’à des prix exorbitants. La consommation diminuant d’autre part, ils ne trouvèrent plus à écouler leurs marchandises ; la faillite s’en sui vit; ils furent ruinés et ruinèrent leur^ ] créanciers..... Les petits fabricants, ceux qui confectionnaient des objets de luxq ou simplement de confort, virent l.eur$ commandes tomber à rien. Un ébéniste: du faubourg Saint-Antoine disait.: « Ils m’ont épargné six francs d’emprunt forcé, ils m’ont fait perdre soixante francs en effarouchant mes pratiques. » La détresse se généralisa ; la loi avait prétendu mettre, les riches à la diète ; elle enlevait aux pauvres leur gagnepain. ». .. En province, les résultats n’étaient pas moins lamentables. / « L’emprunt à ra lenti les travaux de toute espèce, disait ! Thibault aux Cinq Cents le 9 brumaire an VIII, il a opéré le resserrement du numéraire, amené un système de parci monie très funeste dans les dépenses habituelles. Partout la classe ouvrière...