Extrait du journal

QUE FAIRE ? « Que faire? lisons-nous dans une des lettres que nous attire cette série d’articles. Con seiller aux Congrégations enseignantes de renvoyer leurs Sœurs dans les établisse ments illégalement fermés et de rouvrir à la rentrée des classes. Il y aura de nouvelles expulsions? Les Sœurs reviendront le lenmain? Je suis convaincu qu’à ce jeu nos maîtres d’un jour se lasseraient bien vite. » ... C’est une troisième solution. La première «attendre l’autorisation » était la solution administrative. La deuxième « laïciser l’école libre » était la solution du fait accompli. La troisième est la « solution héroïque ». Oui, héroïque, car le gouvernement ne voudra pas avoir l’air de reculer et traitera ceux qui agiront ainsi avec la dernière ri gueur. Il est certain cependant, que les écoles pour lesquelles il n’a pas été pris de décret en ont le droit absolu. ‘Et si ce système était employé d’une manière un peu générale, il, est évident que le ministère devrait reculer, la moitié de la France ne pouvant pas être employée à gar der les scellés, apposés sur les immeubles de l’autre moitié. Si nous avons, dans cette série, donné une place à l’exposé de ce système, ce n’est du reste pas que nous croyons à la généralisa tion de sod emploi. Nous parlons théorique ment. Nous avons toujours respecté par principe et nous respecterons jusqu’au bout par de voir les décisions des Supérieurs des Con grégations à qui en incombe la responsabi lité. On ne s’est pas jusqu’ici jeté avec fré nésie dans la voie de l’héroïsme. Tant qu’on espérera l’autorisation, il est probable qu’on agira de même. Nous ne louons ni ne critiquons : nous constatons. C’est parce que le gouvernement sait la force de sa situation qu’il la prolonge à plaisir. La petite note officielle que nous reproduisons aujourd’hui l’indique bien. Mais tout a un temps. Et si les autorisations nouvelles sont refu sées — on en a demandé 15500;— si les anciennes, sous un prétexte ou un autre, sont retirées — c’est lé cas d’un plus grand nombre encore, — les écoles libres se trou vant précisément dans les pays les plus catholiques de France, peut-être alors les catholiques jugeront-ils que le plus simple est d’en revenir à prendre les libertés qu’on refuse. Ce fut le procédé de Laeordaire et Montalembert, appuyés par la Charte de 1830. En se faisant maîtres d’école, ils trou blèrent la sérénité des gouvernants, mais obtinrent la reconnaissance de la liberté. Appuyés sur la Déclaration des droits de l'homme, qui est en vigueur, les catho liques pourraient-'bien de nouveau recon quérir de fait, en la prenant, une liberté que cette Déclaration leur assure et qu’on pré tend aujourd’hui leur refuser. Fr. DE L’ARGENT, S» V. P. 1 Les caisses de l’Etat sont dans une telle ‘pénurie que nos ministres ne ùégligent aucun petit bénéfice. Le ministre du Com-, merce, l’ineffable M, Trouillot, fait part au public de sa détresse pécuniaire. Il tend la main aux-abonnés du téléphone, en .leur demandant, par l'Agence Havas, de payer d'avance leur abonnement. Certains abonnés avaient l’habitude, pour n’avoir pas à se déranger souvent, d’acquit ter par anticipation plusieurs trimestres ou une année entière d’abonnement. M. Trouillot a pensé qu’il y avait là une piste fructueuse. Il s’y est élancé avec viva cité et il tient ce langage aux abonnés : Vous savez, Messieurs, vous pouvez tous payer par anticipation; ne vous gênez pas, les caisses sont ouvertes; mon administra tion se mettra à votre entière disposition; entrez! entrez! S’il était écouté, ce serait un assez gros bénéfice pour le gouvernement, M. Rouvier se chargerait volontiers de faire fructifier le capital. , ... M. Trouillot a besoin d argent. Avis aux abonnés du téléphone.. ...