Extrait du journal

En effet, cette politique était très mal vu» à Londres, et sur ce point comme sur beaucoup d’autres nous ne nous sommes pas assez . méfiés.. Jamais la Grande-Bretagne n’admettra les visées . qui se sont fait jour, aujourd’hui comme’ en 1840, sur la rive gauche du Rhin. Si la question d’Orient nous divise encore, malgré les déclarations d’amitié que l’on s’adresse journellement, malgré une alliance qui nous a mis cête à côte pour la défense de la civilisation, malgré les protestations de désintéressement, ne semble-t-il pas imprudent de greffer sur elle une autre question, tout aussi dan gereuse pour l'amitié des deux pays ? Ce n’est pas à cette conclusion qu’en arrivé M. de Guichen dans son remar quable travail historique sur la question d’Orient au milieu du siècle dernier ; mais en lisant ces pages documentées, et aussi mouvementées, on peut le dire, on se laisse entraîner à des rapproche ments avec l’époque actuelle, et l’on voit la continuité d’une politique qui va sou vent, trop souvent, à l’encontre de nos intérêts. Les provinces rhénanes occupées sont un gage ; il est nécessaire de le garder aussi longtemps qu’il faudra comme tel, et de l’exploiter tant que l’Allemagne refusera de s’acquitter. Nous les ver rions sans déplaisir incliner vers une indépendance qui serait une garantie de paix européenne ; mais, à diverses re prises, il a été déclaré solennellement que nous ne songions pas à leur annexion et que nous ne la demandions pas. R. Le Chollkux....