Extrait du journal

Il fut arrêté séance tenante que la rencontre aurait lieu au point du jour sous les murs du château. Hector abandonna le choix des armes à son adversaire,qui, malgré la situation toute militaire où l’on se trouvait, se prononça pour le pistolet. Le témoin qu’il avait choisi était une de ses créatures, un de ces parvenus qu’alors la perturbation générale favori sait, qui devaient leurs épaulettes à l’in trigue, et qui, m'prisés de leurs cama rades, se vengeaient en faisant le mal. Tous deux demeurèrent enfermés assez longtemps pour se concerter. Le témoin sortit emportant une paire de pistolets, et Brutus, demeuré seul, dans le cabi net du châtelain, dont il avait pris pos session, se laissa choir sur un fauteuil, en poussant un rire strident et faux comme le cri d’une hyène. Le second d’Hector était, au contraire, un jeune lieutenant façonné aux choses de l’honneur par les rudes batailles de cette gigantesque époque. Il vint le trouver dans la chambre où il faisait la veillée, et lui demanda s’il n’avait pas quelques dispositions suprêmes à ar rêter. Dans une rencontre motivée par une offense sanglante, l’un des deux adversaires devait demeurer sur la place. — Oui, lui répondit le capitaine, j’ai une mission à te confier, et je te con nais assez pour savoir que tu la rempli ras, s’il m’arrive malheur, quelqu’inso-...