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La Démocratie du Cher, 1 novembre 1881

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La Démocratie du Cher
1 novembre 1881


Extrait du journal

Paris, 30 octobre 1881. Le dimanche est ordinairement une journée morte : politiciens, hommes d’Eiat, ministres, députés et sénateurs s’abandonnent, ce jour à, au doux far niente, tout aussi bien que l’humble boutiquier où le grand industriel. Aussi les nouvelles sont-elles rares et est-on obligé de vivre sur les broutilles de la veille et sur les prévisions du lendemain. La Chambre est aujourd’hui constituée, et rien n’empêcherait que les diverses interpella tions annoncées fussent discutées : mais il paraît que la majorité en a décidé autrement. On va continuer à valider, à la vapeur, comme on l’a fait hier, les élections non contestées. Leur nombre s’élève à environ cent quarante. Les autres, dont les dossiers contiennent des protestations plus ou moins fondées seront ajournées. Dès que la Chambre aura terminé les 500 validations non contestées, elle nommera son bureau et ce n’est qu’après cette délicate opé ration qu’elle passera à la discussion des in terpellations. La nomination du bureau pren dra très probablement une séance entière, celle de jeudi. On a en effet à nommer : 1° Un président. 2° Quatre vice-présidents. 3° Huit secrétaires. 4° Trois questeurs. Ces nominations exigeront un certain nom bre de tours de scrutin qui pourront très bien j prendre plus d’une séance, à moins toutefois i qu’un accord parfait s’établisse au préalable, ce qui paraît très douteux. Les interpellations sur l'expédition de Tu-tileiô , uioïrcnL devoir etre developpees beaucoup plus 'Sérieusement au Sénat qu’à la Chambre. Les droites du Sénat ont en effet résolu , comme je vous l’annonçais hier , d'examiner la question sous toutes ses faces et de charger M. de Broglie du coté diploma tique, le général Arnaudeau du côté militaire et M. Buffet du côté administratif. Quaut à la partie sanitaire, ce sera un médecin qui sera chargé de l’exposé. Cette manière de discuter est très pratique et la Chambre devrait bien l’imiter. Il est à présumer qu’il n’en sera rien, et cela pour plusieurs raisons. La première dé toutes c’est que la majorité serait disposée à je pas se montrer trop sévère. Le mal est fait, semble-t elle dire ; toutes les récrimina tions du monde n’y apporteront aucun re mède. Elle ne serviront qu’a aggraver la situation des successeurs des ministres actuels. Leur renversement ne fait de doute pour per sonne. Depuis longtemps il est résolu, décidé en principe : aujourd’hui il est même passé à l’état défait acquis,et,personne, M. Gambetta lui-même, s’il le voulait, ne réussirait à exé cuter le tour de force de le sauver. Donc puis que l’ou est d’accord, inutile d’insister, sem ble-t-on dire. Cette manière de voir ne sera pas goûtée du pays, on peut l’affirmer sans crainte, précisément parce qu’elle a pour premier et unique effet de cacher la vérité qui, seule peut donner à l’opinion, si justement en evéil, une direction conforme à nos vrais intérêts. On ne peut que regretter que l’initiative d’une interpellation serieuse, claire, appro fondie paraisse ne devoir être prise que par le Sénat. Le vrai motif de cette sorte de retraite de la part de nos nouveaux élus, est toujours le même et puise sa source dans la personnalité de M. Gambetta qui, disent-ils, possède à un trop haut degré la confiance du pays et s’est acquis trop de gratitude de sa part,pour qu’on hésite un seul instant. Il faut le seconder, l’aider et lui faciliter par tous les moyens possibles l’accès du pouvoir. Hors, de là, rien de bon. C’est parfait, mais n’eu déplaise à uo8 honorables, le pays n’eût pas été mécon tent aussi de savoir à quoi s’en tenir,et si tout se passe comme on le prévoit, il est douteux, que son désir soit satisfait. L. Panchioni. Le Télégraphe lance la candidature du général Levai au ministère de la guerre. D’après ce journal, la retraite du général Farre, dans le plus bref délai possible, s’im pose et le sentiment de la majorité à cet égard est même tellement accentué que le général Farre, à sa sortie, ne serait même pas pourvu d’un commandement de corps d’armée. M. Albert Grévy, gouverneur général de l’Algérie, dont on a annoncé plusieurs fois...

À propos

Le journal La Démocratie du Cher est la déclinaison locale d'un journal lancé en 1880 à Montluçon sous le titre La Démocratie bourbonnaise. Le journal est rénommé La Démocratie du Centre en juin 1881. Dans le Cher, le journal La Démocratie du Cher remplace ce même journal en octobre 1881. Il devient La Démocratie en 1894 puis disparaît en 1896.

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