Extrait du journal

ont été produites, mais ceci se dégage déjà qu’il y a en Algérie une grosse question indigène, refoulée jusqu’à présent et dont il faut tenir compte, sous peine de périr. « Les indigènes algériens, a dit M. Pauliat, représentent une force de travail, de bonne volonté, de dis cipline et d’obéissance telle qu’on pourrait avoir avec elle, en l’utilisant bien, le moyen de transformer toute l’Afrique. Seulement, il faut savoir la connaître, la mettre en œuvre, lui imprimer une bonne direction, la confier et en donner l’emploi à des administrateurs capables d’en tirer profit et non pas à des administra teurs qui la méconnaissent, ne savent pas s’en servir et trouvent plus sim ple et plus commode de l’annihiler, de la détruire, de l’écraser. » Et M. Dide lui-même : « Est-ce que nous ne pouvons pas essayer de nous servir des ressources que nous offrent les indigènes? 11 y a sur les indigènes une légende qu’il faut anéantir. » Les débats qui vont suivre nous apporteront peut-être une réponse topique de M. Tirman qui jusqu’ici s’est défendu en simple procureur ; mais nous doutons qu’on arrive à dé montrer que le meilleur moyen pour nous de conserver l’Algérie est de pressurer indéfiniment l’Arabe et le Kabyle. Le discours de M. Pauliat contient des détails navrants sur la façon dont cette exploitation est conduite. Qu’il faille en rabattre, c’est possible ; mais nous demandons que ce soit démon tré. Ces débats ne sont pas de ceux qu’011 étouffe par un ordre du jour. Ils doivent, au contraire, s’étaler en pleine lumière, dans l’intérêt, non seulement des Arabes, mais des co lons algériens, qui pourraient passer pour solidaires de notre mauvaise administration....