Extrait du journal

mentation du travail, on a fatigué les échos de la question du travail de huit heures. Mais réglementer les heures de travail ce n’est pas résoudre la question sociale ; ce n’est même pas défendre d’une manière efficace les intérêts des ouvriers. Il faut donner à ceux qui souffrent autre chose que des paroles et des promesses. Le grand souci des gouvernants doit, être de mettre les travailleurs à l’abri du besoin lorsque la vieillesse est venue et qu’il leur est impossible de gagner par le labeur leur pain de chaque jour. L’Etat qui donne des pensions à ses vieux serviteurs ne pourrait-il donc pas trouver le moyen d’assurer aussi une modeste retraite aux vieux ouvriers ? Est ce impossible? Nous répon drons hardiment non. On dépense tant d’argent à des choses inutiles, on en gaspille tant que l’on pourrait fort bien, en sachant économiser et supprimer les siné cures, assurer un morceau de pain aux travailleurs pour leur vieillesse. Nous devons cependant rendre au gouvernement de la République cette justice, qu’il a compris la nécessité d’entrer dans cette voie et de venir en aide aux travailleurs. C’est ainsi qu’il a saisi samedi la Chambre d’un projet visant la création d’une caisse de retraite pour les ouvriers. Sans doute, comme le disait hier à cette même place mon ami G. Raucourt, ce n’est pas là résoudre la question sociale, ce n’est même pas faire un premier pas dans la voie pré conisée par les socialistes et qui, sui vant eux, doit aboutir à l’universel bonheur ; mais c’est du moins un effort vers un but louable, puisque ce projet a pour objet de permettre aux ouvriers de pouvoir s’assurer pour leurs vieux jours de modestes ressources qui les mettent à l’abri du besoin. Ce projet trouvera certainement des adversaires ou plutôt des mécontents qui le critiqueront comme étant in suffisant. Néanmoins nous espérons que les Chambres l’approuveront parce qu’il est une preuve manifeste que la République a souci d’améliorer le sort des travailleurs et qu’elle a déjà plus fait pour eux que ne firent jamais la monarchie et l’empire. Il ne suffit pas de faire des déclara tions philanthropiques à la tribune et dans les journaux. Ce qu’il faut, ce sont des actes. X......