Extrait du journal

de rendre au marché des valeurs mo bilières toute sa liberté et de dégager l’Etat d’une responsabilité devenue écrasante. Cette nécessité s’impose d’autant plus que, par suite de la facilité donnée à chaque déposant de verser à la fois un maximum de 2,000 fr., maximum qui peut être multiplié par le nombre des enfants, ou même des personnes dépendantes du maître de la maison, l’institution de la Caisse d’épargne a dépassé son but et ne représente plus ce capital en germe que le législateur a voulu seul favo riser. Aujourd’hui, la clientèle des Caisses d’épargne « se compose de rentiers, de commerçants, d’artisans supé rieurs, de gros fermiers ou de pro priétaires-cultivateurs qui trouvent dans la Caisse d'épargne une banque de dépôt, qui leur conserve un fonds de roulement toujours disponible, en leur accordant un intérêt très supé rieur à celui du marché libre ». A l’heure présente, les gros dépôts représentent les deux tiers des dépôts dus par les Caisses d'épargne. Cette situation est d’autant plus grave qu’en cas de crise tous ces déposants, soit qu’ils aient un besoin plus immé diat de leurs ressources comme commerçants, soit qu’ils se montrent plus avisés comme capitalistes, se raient les premiers à réclamer les remboursements et à précipiter la débâcle. Pour parer à ce danger ou tout au moins pour l’atténuer, la commis sion, d’accord avec le gouvernement, propose de revenir à la législation an térieure à 1881, c’est-à-dire de ne per mettre de constituer le maximum de 2,000 francs que par des versements de 300 francs échelonnés par quin zaine et n’autoriser les rembourse ments de sommes supérieures à 500 fr. que trois mois après que la demande en aura été faite. La commission ne s’en est pas te nue là. Pour restreindre autant que possible les dépôts repris à la petite épargne, elle a gradué le taux de l’in térêt à servir, le diminuant à mesure que la somme déposée s’élève, et elle a proposé une combinaison qui per mettrait d’attribuer à des conditions avantageuses les rentes du porte feuille des Caisses aux déposants qui voudront convertir leur avoir en s’en gageant à ne pas aliéner les rentes, ainsi reçues pendant un certain délai. En ce qui concerne la graduation du taux, la commission, tenant compte...