Extrait du journal
peuvent et ne doivent pas s’occuper de la question de réparation. Les députés, cela est évident, ont pour première mission de s’occuper des intérêts généraux du pays. Ce doit être leur premier souci, mais non l’unique, car ils doivent également ne pas néglifer ce que nous appellerons leur coin e France, le département qu’ils repré sentent et dans lequel ils doivent lutter pied à pied, chaque jour pour ainsi dire, pour maintenir et faire progresser l’idée républicaine dont ils sont les défenseurs naturels. Or, qui mieux qu’un député connaît le personnel de son département ? Le ministre est loin. Il ne connaît ni les personnes, ni les lieux et, pour éclairer sa religion, il n’a souvent que des rap ports de deuxième ou de troisième main. Le député, lui, sait son départe ment sur le bout des doigts : il en con naît les points faibles ; il a vu toutes choses et il est en mesure le plus sou vent de renseigner le ministre avec une exactitude rigoureuse. Le Temps fait une grave objection à ce rôle : « Quand un "député, dit il, ré clame la destitution d’un fonctionnaire, il est probable qu’il croit agir au mieux de l’intérêt public ; mais il n’est jamais absolument sûr qu’il ne cède pas à une passion de clocher. » Cela est parfaitement possi ble : en effet, les députés obéissent souvent au senti ment indiqué par le Temps. Mais c’est l’exception. Encore une fois, le député représente l’idée républicaine, il la dé fend, et il n’est pas assez maladroit ni inconscient pour compromettre cette idée et, par conséquent, diminuer son influence et sa situation en se laissant aveugler par une passion de clocher. L’honorable M. Waldeck Rousseau voulut, lorsqu’il arriva au ministère de l’intérieur, laisser les députés de côté et administrer sans leur concours. Il changea vite de solution, car il ne tarda pas à s’apercevoir que l’ingérence du député dans les affaires administratives offrait plus d’avantages que d’inconvé nients. Sous un régime d’opinion comme le nôtre, tout abus, tout, excès de pou voir et toute injustice sont rapidement connus et sévèrement jugés. Le député ne l’ignore point et il agit en consé quence. Quoi qu’il en soit, il faut profiter de l’accord, de l’unanimité qui existent ac tuellement dans le parti républicain pour faire quelque chose dans cette voie de l’épuration du personnel. Au lieu de voir un empiétement du législatif dans l’intervention des bureaux des gauches, le gouvernement doit y trouver, au contraire, l’appui et la force qui ont manqué à ses prédécesseurs pour don ner à l’opinion publique les satisfactions qn’elle réclamait. Le gouvernement doit saisir l'occa sion qui lui est offerte, agir et aller droit au but, sans s’inquiéter des baga telles de la porte ou des questions de compétence que l’on cherche à soulever. L. Panchioni....
À propos
Le journal La Démocratie du Cher est la déclinaison locale d'un journal lancé en 1880 à Montluçon sous le titre La Démocratie bourbonnaise. Le journal est rénommé La Démocratie du Centre en juin 1881. Dans le Cher, le journal La Démocratie du Cher remplace ce même journal en octobre 1881. Il devient La Démocratie en 1894 puis disparaît en 1896.
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