Extrait du journal

Bourges, lo 24 octobre 1880. Oui, ils sont pleins de sagesse, d’opportunité et de prévoyance, les conseils que M. Ri bot a donnés au parti républicain dans le discours qu’il vient de prononcer à SaintOmer. On sait que l’honorable député du Pas-de-Calais professe des opinions modérées, niais son attachement à la République est sincère, sans arrière-pensée. Aussi s’est-il pro noncé carrément contre toute alliance, toute compromission qui pourrait avoir pour conséquence de porter atteinte aux institutions républi caines. C’était une réponse catégorique aux avances du centre droit, dont M. Léon Sa y s’était fait l’interprète auprès du centre gauche. Comme tous les républicains qui comprennent la situation, qui ont conscience des nécessités de l’heure présente, M. Ri bot pense qu’on ne doit pas faire aux adversaires incor rigibles de la République « des con cessions imprudentes. » C’est l’avis général. -11 serait donc insensé de poursuivre à nouveau la chimère de la conjonction des centres. Ce n’est pas aux républicains à aller au-devant des réfractaires, de ceux qui, depuis dix-huit ans, n’ont pas cessé de comploter le renverse ment du régime existant. La République a vécu en dépit de leurs menées, de leurs attaques, de la conspiration qu’ils ont ourdie con tre elle, et elle vivra sans eux. Certes, elle ne repousse personne; elle est prête à accueillir les ouvriers de la dernière heure comme ceux de la première, mais à la condition qu’ils viennent à elle franchement, loyale ment, et non comme des traîtres qui ne cherchent à pénétrer dans la place que pour la livrer plus facilement A l’ennemi. Nous aurons dans la nouvelle Chambre une majorité républicaine forte, compacte, résolue à maintenir toutes les conquêtes réalisées jusqu’à ce jour par la démocratie. M. Ribot a tracé le rôle de cette majorité. 11 a déclaré qu’il était né cessaire d’en finir avec les rivalités de groupes et de personnalités qui ont été pendant la précédente législa ture les causes principales pour les...