Extrait du journal

Hanoï. 20 juillet. Hanoï rayonne de tout l’éclat de son ardent été. rayonne de lumière blonde le matin blanche aux heures méridiennes, et rouge et rose le soir. Le Tam-Dao, station d’altitude, et Do-Son, station balnéaire — et n’oublions pas Mau-Son dans la chaîne du Cai-Kinh et Chapa vers les hauteurs bordant la frontière chinoise du Nord, deux autres < reposoirs > frais, — accueillent ceux qui peuvent se payer le luxe d’avoir leur accueil. Mais la capitale tonkinoise garde ses fidèles et. surtout, les Annamites qui ignorent les villégiatures et commencent à s’y initier seulement depuis quelques années, les Annamites, patiemment, endurent la chaleur, que décuplent, en quelque sorte pour eux, les conditions de leur vie précaire. Cette vie se poursuit néanmoins tranquille, familière. résignée. tandis que le visiteur, dans certaines maisons surpeuplées, ne peut s’empêcher d’éprouver un serrement de cœur en songeant à ceux qui sont obligés de s’y entasser littéralement les uns sur les autres pour manger, pour dormir, pour aimer aussi, évidemment — les intéressés, de par les clémentes lois de l’accoutumance. y mangent, y dorment, y aiment, sinon avec allégresse, ce qui serait trop demander à la pâte humaine, même la meilleure, du moins sans plaintes et sans difficultés....